Soudan du Sud : le viol en guise de salaire
L’Organisation des Nations Unies a publié ce vendredi un rapport des plus alarmants sur le Soudan du Sud. Viols, exécutions, destructions en série, la situation des droits de l’Homme dans le pays compte « parmi les plus horribles » dans le monde.
Selon le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, le gouvernement, qui fait face à une guerre civile depuis 2013, avait autorisé les combattants qui lui sont alliés à « violer les femmes en guise de salaire ». Et ce au nom du principe « faites ce que vous pouvez et prenez ce que vous voulez ». En cinq mois, l’année dernière, d’avril à septembre 2015, l’ONU a ainsi enregistré plus de 1.300 cas de viols dans un seul des dix États du Soudan du Sud.
Une longue liste de crimes de guerre
Mais ce n’est pas tout. Le rapport publié par l’ONU fait également état de témoignages des plus macabres portant sur des civils soupçonnés de soutenir l’opposition. Ceux-ci ont été assassinés, brûlés vifs, asphyxiés dans des conteneurs, tués par balle, pendus à des arbres ou découpés en morceaux. Enfants et personnes handicapées compris. L’organisation dénonce une stratégie délibérée visant à punir et à terroriser les civils.
« L’échelle et le type de violences sexuelles – qui sont principalement le fait des forces gouvernementales SPLA [Armée populaire de libération du Soudan, ndlr] et des milices qui leur sont affiliées – sont décrits avec des détails épouvantables et dévastateurs, tout comme l’attitude – presque désinvolte mais calculée – de ceux qui ont massacré les civils et détruit des biens et des moyens de subsistance », dénonce Zeid Ra’ad Al Hussein.
L’ONU affirme que ces violences pourraient constituer des crimes de guerre à part entière. « À chaque fois qu’une zone change de main, les personnes responsables tuent ou déplacent le plus grand nombre de civils possible, sur la base de leur appartenance ethnique », explique l’institution. Le Soudan du Sud est en proie depuis deux ans à une guerre civile entre les partisans du président Salva Kiir et ceux du vice-président Riek Machar. Le premier avait accusé le second de fomenter un coup d’État, le tout sur fond de rivalité ethnique.
Le rapport demande au Conseil des droits de l’Homme d’instaurer un mécanisme spécifique afin de surveiller la situation humanitaire du pays. L’ONU appelle également au prochain gouvernement de transition à prendre des mesures afin de mettre un terme aux exactions commises par les deux parties au conflit.
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