Syrie : « La révolution continue »

Depuis le début de la trêve, retour des manifestations pacifiques anti-régime.

Denis Sieffert  • 9 mars 2016
Partager :
Syrie : « La révolution continue »
© Photo : Mohamed al-Bakour/AFP

La trêve entrée en vigueur le 28 février dans l’ouest de la Syrie a eu un effet inattendu : le retour des manifestations pacifiques anti-régime. Dans les provinces d’Alep, de Homs, de Deraa, et même dans des localités proches de Damas, des centaines de manifestants se sont retrouvés le 4 mars sous des banderoles proclamant « La révolution continue ». Cinq ans après le début de l’insurrection rapidement transformée en guerre civile, et qui a fait près de 300 000 morts, les manifestants ont réaffirmé leur volonté de voir partir Bachar Al-Assad, dont le clan est au pouvoir depuis quarante-six ans. La question sera évidemment au centre des négociations qui devraient s’ouvrir à Genève le 14 mars. Mais le résultat est loin d’être assuré. Si le coordinateur général du Haut Comité des négociations (HCN), qui rassemble les groupes clés de la rébellion, juge prioritaire l’installation d’une « autorité gouvernementale de transition sans rôle pour Assad », ce n’est pas la position de la Russie. Et ce n’est pas non plus très clairement celle de l’émissaire de l’ONU, Staffan de Mistura, qui appelle de ses vœux « un nouveau gouvernement », puis « une nouvelle constitution », avant des « élections parlementaires et présidentielle dans un délai de dix-huit mois », mais qui ne dit rien du sort de Bachar Al-Assad.

En attendant, sur le terrain, l’accalmie est réelle. À l’exception de combats entre les jihadistes d’Al Nosra et les troupes du régime dans le secteur d’Al-Eis, au sud d’Alep, et de bombardements turcs, au nord de la même ville, sur des positions tenues par les forces kurdes.

Monde
Temps de lecture : 1 minute
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

La Brigade rouge : un poing c’est tout !
Portfolio 20 novembre 2024 abonné·es

La Brigade rouge : un poing c’est tout !

Pour pallier les carences et manquements de l’État indien, l’ONG la Brigade rouge s’est donné pour mission de protéger et d’accompagner les femmes qui ont été victimes de viol ou de violences sexistes et sexuelles. Reportage photo.
Par Franck Renoir
À Koupiansk, en Ukraine, « il ne reste que les vieux et les fous »
Reportage 20 novembre 2024 abonné·es

À Koupiansk, en Ukraine, « il ne reste que les vieux et les fous »

Avec les rapides avancées russes sur le front, la ville de Koupiansk, occupée en 2022, est désormais à 2,5 km du front. Les habitants ont été invités à évacuer depuis la mi-octobre. Malgré les bombardements, certains ne souhaitent pas partir, ou ne s’y résolvent pas encore.
Par Pauline Migevant
À Valence, un désastre climatique et politique
Reportage 20 novembre 2024 abonné·es

À Valence, un désastre climatique et politique

Après les terribles inondations qui ont frappé la région valencienne, les réactions tardives du gouvernement de Carlos Mazón ont suscité la colère des habitants et des réactions opportunistes de l’extrême droite. Pour se relever, la population mise sur la solidarité.
Par Pablo Castaño
Pourquoi les Démocrates ont perdu l’élection présidentielle
Analyse 13 novembre 2024 abonné·es

Pourquoi les Démocrates ont perdu l’élection présidentielle

Après la défaite de Kamala Harris, les voix critiques de son parti pointent son « progressisme », l’absence de considération des classes populaires et le coût de la vie aux États-Unis. Les positions centristes de la candidate pour convaincre les électeurs indécis n’ont pas suffi.
Par Edward Maille