Nouvelle cure d’austérité
Près de 9 milliards d’euros devront être retranchés des dépenses publiques l’année prochaine.
dans l’hebdo N° 1400 Acheter ce numéro
L’annonce était discrète, un peu brumeuse, mais le coup sera brutal. Près de 9 milliards d’euros devront être retranchés des dépenses publiques l’année prochaine, selon le « programme de stabilité » présenté le 13 avril en Conseil des ministres. Nous avions pourtant cru entendre François Hollande enterrer le sacro-saint « pacte de stabilité » européen après les attentats du 13 novembre, lorsqu’il assurait : « Le pacte de sécurité l’emporte. » Ces mots se sont évaporés une fois l’émotion retombée. La France poursuit donc l’objectif d’un déficit sous les 3 % en 2017 (contre 3,5 % en 2015), durcissant encore de deux milliards d’euros une politique d’austérité qui a fait les preuves de son inefficacité depuis bientôt quinze ans.
Mauvaise nouvelle supplémentaire, l’inflation quasi nulle oblige à corser encore l’addition de 3,8 milliards d’économies. Et il faudra dégager 3 milliards de plus pour compenser les gestes financiers annoncés ces dernières semaines pour tenter d’acheter la paix sociale – coup de pouce aux boursiers, emplois aidés, compensation pour les agriculteurs et les taxis, salaire des fonctionnaires.
Hormis les secteurs déclarés prioritaires (Défense, Sécurité, Justice et Éducation), tous les ministères seront concernés. Le plus gros du pactole devrait être raboté dans la Sécurité sociale et les dotations aux collectivités territoriales. De quoi alourdir encore un peu plus le climat social, déjà explosif.