Viols impunis à Djibouti : le combat des femmes se poursuit
Après 19 jours sans manger, les Djiboutiennes ont mis fin à leur grève de la faim. Alors qu’un comité de suivi des plaintes vient d’être crée, dix autres femmes prennent le relai à Bruxelles.
Dix femmes djiboutiennes avaient entamé le 25 mars une grève de la faim, pour alerter l’opinion et les autorités sur le fléau des viols perpétrées par l’armée à Djibouti. Leur objectif : que soit menée une enquête internationale sur ces violences sexuelles qui demeurent impunies.
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Durant leurs 19 jours de grève, elles ont reçu le soutien de nombreuses personnalités politiques et d’associations, dont une délégation de l’Amicale Panafricaine. Mais c’est suite à leur rencontre avec Patrizianna Sparacino-Thiellay, ambassadrice pour les droits de l’Homme du ministère des Affaires étrangères, le 11 avril, qu’elles ont décidé de mettre fin à leur grève. « Ce n’est pas une fin, mais bel et bien un début », annonce le Comité des femmes djiboutiennes contre les viols et l’impunité.
Les grévistes affirment avoir obtenu que la question des viols, et de l’accès à la justice des femmes qui en sont victimes, sera évoquée dans les échanges bilatéraux entre la France et Djibouti. Patrizianna Sparacino-Thiellay leur a par ailleurs affirmé que la situation des viols massifs à Djibouti sera révélée dans les plus hautes instances européennes. Elle aurait également proposé un suivi régulier avec Femmes solidaires et le Comité des femmes djiboutiennes, qui aident les victimes de violence. Les deux ONG tenteront de les accompagner lors des dépôts de plainte dans les commissariats de Djibouti.
En attendant, un comité de suivi des plaintes a été crée à la suite de cette grève par le Comité des femmes djiboutiennes contre les viols et l’impunité, avec le soutien de l’association Femmes solidaires qui les accompagnent depuis le début. Il est notamment constitué d’Yvette Roudy, ancienne ministre, Marie-George Buffet, présidente de l’Assemblée des femmes, Marie-Christine Vergiat, député européenne, Myriam Thiam, responsable de l’Amicale Panafricaine, Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes, Annie Guilberteau, directrice générale du Centre national d’information des droits des femmes et de la famille (CNIDFF), et le mouvement des Femen.
Parallèlement à ces avancées, dix belges du Comité des femmes djiboutiennes contre les viols et l’impunité prennent le relai, et entament à leur tour une grève de la faim à Bruxelles.
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