Faut-il boycotter Israël ?
Face aux obstructions au processus de paix et au mépris du droit, la campagne BDS apparaît comme une alternative à la violence, une arme pacifique.
dans l’hebdo N° 1403 Acheter ce numéro
C’est peu dire que le conflit israélo-palestinien agit comme un poison dans nos sociétés. Par sa durée, par sa portée symbolique dans le monde arabe, par la mauvaise foi des Occidentaux, par le recours systématique à la force de ceux qui en disposent, par le mépris du droit, ce conflit engendre toutes les exaspérations. Quiconque est sincèrement désireux d’apaiser les tensions du monde devrait donc rechercher une solution qui donne droit aux Palestiniens à un État souverain, dans les frontières de 1967. Depuis le plan « Rogers », en 1969, jusqu’à la timide tentative du secrétaire d’État américain, John Kerry, en avril 2014, en passant par les accords d’Oslo torpillés cyniquement par le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, combien de plans ont échoué ? Ils ont échoué parce que la décolonisation des territoires palestiniens n’a jamais été posée – sauf par les Palestiniens eux-mêmes – comme une condition incontournable à la résolution du conflit, et parce que ni les États-Unis ni les Européens n’ont voulu exercer la moindre pression sur Israël. Dernier exemple : le rejet, le 4 mai, par Netanyahou du plan de paix initié par la France. Torpillé avant même sa première phase, prévue pour le 30 mai. Que reste-t-il dans ces conditions ? La violence ? Les coups de couteau de jeunes gens désespérés ? La montée, du côté palestinien, d’un extrémisme qui fera bientôt passer le Hamas pour une organisation modérée ? Face à cette obstruction, la campagne lancée en 2005 par des ONG palestiniennes pour le boycott des produits israéliens, le désinvestissement des firmes internationales et des sanctions économiques (BDS) est sans aucun doute l’arme ultime. Une arme pacifique. Ce qui n’est pas rien dans cette région du monde. Que ceux qui, en France, tentent de l’interdire, disent ce qu’ils proposent de mieux !
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