Le camp d’accueil de réfugiés d’Anne Hidalgo reporté à septembre
Alors qu’un nouveau camp de migrants a été évacué ce jeudi matin, la Mairie de Paris a annoncé le report de l’ouverture d’un camp humanitaire pour accueillir des réfugiés, près de la capitale.
Dix jours après l’évacuation des 2000 migrants qui avaient trouvé refuge aux Jardins d’Éole (18e), c’est un campement sous le métro aérien entre La Chapelle et Stalingrad qui a été démantelé. Des centaines de migrants étaient venus s’y réfugier après la fermeture des Jardins, l’espace sous les deux stations étant la seule partie non-grillagée du métro aérien.
« La volonté c’était d’agir le plus vite possible avant que le campement ne devienne trop important » a expliqué à l’AFP le chef de cabinet du préfet d’Île-de-France Patrick Vieillescazes, présent sur place. L’enjeu était de trouver les hébergements et là on les avait. »
Campement, évacuation, campement. Le Collectif Parisien de Soutien aux Éxilés condamne un cercle vicieux. « Les médias ne s’intéressent qu’aux évacuations, mais elles sont toujours suivis de l’installation de nouveaux campements » explique Laurent, du Collectif. Il y aura toujours des gens, il faut bien qu’ils dorment quelque part. »
À la Mairie, on se défend de ces accusations, en rappelant que celle-ci « œuvre sans relâche à la mise à l’abri de migrants, presque 10 000 depuis un an et demi ». De plus, « aucune évacuation n’est une évacuation sèche. Tous ceux qui sont évacués le sont vers des hébergements. »
En parallèle de cette nouvelle évacuation – la 24e depuis juin 2015 -, la Mairie a annoncé le report de la date d’ouverture du camp d’accueil des migrants, promis par Anne Hidalgo, le 31 mai. Prévu pour juillet, c’est septembre qui est désormais marqué sur le calendrier. Un report dû à un mauvais calcul du temps nécessaire à sa construction. « La Maire [Anne Hidalgo, NDLR] s’est appuyée sur l’exemple de Grande-Synthe, mais Paris est un milieu plus dense, il faut donc plus de temps. Néanmoins, les lieux ont déjà été choisis. Nous attendons juste les résultats d’expertises en urbanisme », explique-t-on à l’hôtel de ville. Les modalités du camp parisien, son lieu et sa capacité d’accueil restent donc à déterminer.
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