Radio France : Chroniqueurs priés de se taire

Voilà une entité peu connue au sein de Radio France : Sophia, banque de programmes destinés principalement aux radios indépendantes et associatives. Une offre composée de musique, d’informations et de chroniques. La direction de la Maison ronde semble vouloir s’en débarrasser. Voilà quelques mois, son directeur délégué aux antennes et aux programmes, Frédéric Schlesinger entamait un processus de cession. Avant de rétropédaler devant le tollé des salariés et le refus du Syndicat national des radios libres (SNRL), appelé à donner son avis, comme le ministère de la Culture et le CSA.

Aujourd’hui, la direction impose à ses abonnés une nouvelle offre, expurgée des chroniques, pour se recentrer officiellement sur l’info, sans la moindre concertation avec les organisations professionnelles, ni même avec les radios abonnées. Pour le SNRL, il est évident que Radio France veut ainsi « créer les conditions [pour] que Sophia ne soit plus viable. » Curieusement. Car, si Sophia n’est pas véritablement rentable, son déficit s’élève à 200 000 euros à peine. Une goutte d’eau dans un budget global de plus de 800 millions.

Pour le syndicat, comptant interpeller de nouveau le ministère, le CSA et la direction de Radio France, « il n’est pas question de redistribution de l’offre sans concertation générale ». En interne, on y voit « un plan social masqué par un virage éditorial ». Avec six chroniqueurs (sur huit, en CDD) priés de quitter la maison.