Accords Europe-Afrique : un marché de dupes
Chantage et menaces à l’appui, l’Union européenne veut imposer au continent la signature d’accords de libre-échange.
dans l’hebdo N° 1417 Acheter ce numéro
L’Afrique est sous pression. Chantage et menaces à l’appui, l’Union européenne veut lui imposer la signature d’accords de libre-échange qui suscitent d’énormes inquiétudes. Elle compte aussi graver dans le marbre sa primeur sur le commerce en Afrique, dans la droite ligne de sa tradition néocoloniale.
Depuis le début des négociations, en 2003, la plupart des chefs d’État africains se sont opposés à ces accords qui prévoient la suppression de nombreux droits de douane. Mais l’Europe a son agenda. Elle cherche à s’ouvrir des marchés nouveaux partout dans le monde pour sortir de la morosité. Et la Commission européenne est désormais déterminée à utiliser la menace pour poursuivre cette fuite en avant sur le continent africain. Les récalcitrants sont priés de ne pas entraver le « sens de l’histoire ».
Comme le traité de libre-échange avec les États-Unis (Tafta), celui avec le Canada (Ceta) ou la myriade d’accords bilatéraux que l’Europe signe (Mercosur, Vietnam, Philippines), les accords de libre-échange négociés avec l’Afrique n’ont fait l’objet d’aucun processus démocratique à la hauteur des enjeux. Une mobilisation tente toutefois de renaître en Afrique, relayée par les ONG européennes, contre ce « baiser de la mort » de l’ancienne puissance coloniale. Elle n’aura que peu de temps pour se faire entendre.
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