Disparition de Georges Séguy
Décédé à 89 ans, le 13 août dernier, il fut, de 1967 à 1982, le secrétaire général de la CGT en pleine guerre froide.
dans l’hebdo N° 1416 Acheter ce numéro
Certains se rappellent les sifflets de « la base », à Renault-Billancourt, quand il vint appeler à la reprise du travail, fin mai 1968, avec des conquêtes sociales finalement assez maigres, obtenues lors des accords de Grenelle dont il fut l’un des principaux négociateurs. Beaucoup voient encore en lui le dirigeant d’une CGT « courroie de transmission » du Parti communiste, fidèle à Moscou, aux méthodes staliniennes, dotée d’un service d’ordre musclé rossant volontiers « pédés », féministes ou gauchistes de tout poil.
Décédé à 89 ans, le 13 août dernier, Georges Séguy fut, de 1967 à 1982, le secrétaire général de la CGT en pleine guerre froide. Il ouvrit pourtant la centrale (certes timidement) à une certaine démocratisation interne, non sans volonté de réaffirmer la spécificité du mouvement syndical par rapport au politique. Sa fidélité sans faille à ses engagements de syndicaliste et au communisme (adhérent dès 1947 et membre du bureau politique du PCF à partir de 1956) est sans aucun doute liée à son entrée dans la Résistance à 16 ans, puis à sa déportation de février 1944 à mai 1945 au camp de Mauthausen.
Jusqu’à son retrait de la vie publique en 1982, il fut l’inlassable adversaire des gouvernements de la Ve République, à la tête d’un syndicat de combat. De quoi sourire à la lecture du tweet de Manuel Valls, qui, après des mois d’insultes envers la CGT sur la loi El Khomri, a salué « une grande figure du syndicalisme et des luttes sociales dans notre pays »…