Réfugiés : La jungle de Calais explose
Le 17 août, près de 7000 réfugiés y ont été recensés.
dans l’hebdo N° 1416 Acheter ce numéro
Le 17 août, 6 901 réfugiés ont été recensés dans la jungle de Calais, a annoncé la préfecture. Soit 2 415 personnes de plus depuis le 13 juin. Ce chiffre signe l’échec de la tentative de résorption de ce bidonville. Avec l’installation d’hébergements en dur dans la jungle et de centres d’accueil et d’orientation (CAO) dans toute la France, la pression migratoire avait baissé au printemps dans cette ville. Mais elle est remontée cet été, parce que la tension n’a pas diminué en Irak, en Syrie ou en Érythrée, que les passages sont plus faciles à cette saison et qu’un certain nombre de réfugiés expulsés de Paris ont migré vers la jungle.
Dans la capitale, en effet, la police s’est employée au mois d’août à empêcher l’installation de nouveaux camps, provoquant des départs vers Calais. Les réfugiés savent qu’un certain nombre d’associations pourront les y aider et qu’il est moins difficile d’y obtenir une place en CAO. Mais le système est saturé et la situation sur place explosive. De plus en plus de gens se serrent sur une surface qui correspond à 35 % du terrain initial. Des bénévoles d’Utopia 56, qui gère le nettoyage du camp, évoquent plus de dix nouvelles tentes chaque jour avec des effectifs tournant autour de 9 000 personnes.
En raison de la pénurie en alimentation et en vêtements, le climat se détériore. Les conteneurs installés par l’État sont complets. Le seul nouveau centre prévu compte 72 places pour des mineurs isolés. Les équipes médicales alertent sur des problèmes de sécurité croissants et sur des états de santé mentale qui, s’ajoutant à la guerre et à l’exil, empirent autour d’un sentiment de persécution.