Alstom : Les vaines gesticulations du gouvernement
Alstom a annoncé son intention de transférer sa production de locomotives de Belfort à Reichshoffen.
dans l’hebdo N° 1419 Acheter ce numéro
Le gouvernement a peu apprécié l’annonce par Alstom de son intention de transférer sa production de locomotives de Belfort à Reichshoffen (Bas-Rhin) d’ici à 2018. « La méthode employée par Alstom est inacceptable », a tonné Manuel Valls. La méthode… « Le président de la République nous a fixé un objectif, celui de faire en sorte qu’à Belfort les activités ferroviaires d’Alstom soient maintenues », a déclaré Michel Sapin à la sortie d’une réunion de crise à l’Élysée. L’usine de Belfort menacée de fermeture restera-t-elle un site de production « dans les mêmes proportions qui existent aujourd’hui », comme l’affirme le ministre des Transports, Alain Vidalies ? Sur ce point, son collègue de Bercy refuse de s’engager. Il a certes un « objectif », mais seulement l’obligation « de faire en sorte ».
Car cette annonce est embarrassante pour l’exécutif à l’approche de la présidentielle. L’État est actionnaire d’Alstom, mais ses 20 % du capital ne sont pas suffisants pour empêcher le constructeur ferroviaire, confronté à une pénurie de commandes, de fermer le site. François Hollande suggère donc en se tournant vers la SNCF et la RATP de lui « apporter des commandes ». Pas simple quand les règles européennes des marchés interdisent de favoriser une entreprise et que François Hollande rappelle qu’elles « doivent être respectées ». Le gouvernement, qui depuis deux ans n’ignorait pas le projet de fermeture de ce site et n’a rien fait pour l’éviter, semble aujourd’hui surtout préoccupé d’en retarder l’échéance pour convenance électorale…