Brésil : Les putschistes au pouvoir
La droite réactionnaire vient de prendre une revanche haineuse contre Dilma Rousseff.
dans l’hebdo N° 1418 Acheter ce numéro
Treize ans après l’impensable avènement de l’ex-ouvrier Lula au pouvoir, la droite réactionnaire vient de prendre une revanche haineuse en manipulant les institutions pour sceller, après cinq mois de farce politique, la destitution de la présidente Dilma Rousseff, votée par 61 voix contre 20 au Sénat le 31 août. Sans la moindre accusation de corruption (alors que c’est le cas pour presque tous ses adversaires), ce qui aurait justifié la sanction selon la Constitution. Parmi les arguments des putschistes, plus officieux que juridiques : la responsabilité de « Dilma » dans la crise économique du pays, le blocage de sa gouvernance, les grands scandales qui éclaboussent les partis (dont le Parti des travailleurs, de Lula et Rousseff). Certains politiques ont reconnu avoir participé à l’opération pour faire échapper leur clan à la justice.
Dilma Rousseff paie aussi le fait d’être une femme, stigmate d’incompétence selon les plus réactionnaires. Le nouveau gouvernement de Michel Temer ne compte d’ailleurs ni femmes ni Noirs (une singularité depuis le retour de la démocratie en 1985) et a fait allégeance au milieu des affaires. Des milliers de Brésiliens ont repris la rue. Si la Bolivie, l’Équateur et le Venezuela ont rappelé leur ambassadeur en guise de protestation, c’est le silence en Europe. Les États-Unis ont validé la procédure.
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