Clinton-Trump : un piètre spectacle
Un débat bien faible dans lequel Trump n’aura pas réussi à déstabiliser sa rivale.
dans l’hebdo N° 1421 Acheter ce numéro
Elle l’a appelé « Donald », il l’a appelée « Madame la secrétaire d’État », et non « Hillary-la-crapule », comme il en a l’habitude. Tout était là : le duel de lundi entre les deux candidats à la présidentielle américaine a été à front renversé. Une candidate démocrate familière, et le républicain, tout en retenue. « Donald, vous vivez dans un monde à part », a-t-elle lancé à son adversaire, allusion à sa fortune. Avant de l’accuser de « mensonge raciste » à propos d’Obama, dont Trump avait contesté la nationalité. Trump a contre-attaqué en qualifiant Clinton de candidate du passé : « Vous avez de l’expérience, mais c’est une mauvaise expérience. » Hillary Clinton a reproché à Trump de penser que le changement climatique « est un canular monté par les Chinois ». Sur l’immigration, Trump, égal à lui-même, a estimé que, « dans beaucoup de cas », ce sont des « immigrés illégaux » qui « ont des armes et tirent sur les gens ». Il a également accusé Hillary Clinton d’être responsable du chaos au Moyen-Orient : « Vous étiez secrétaire d’État alors que l’État islamique n’en était qu’à ses balbutiements. » Plus généralement, le candidat républicain a défendu une stratégie du repli américain : « Nous ne pouvons pas être les gendarmes du monde. » À l’inverse, Hillary Clinton a réaffirmé le soutien des États-Unis aux pays de l’Otan : « Notre parole est fiable. » Au total, un débat bien faible dans lequel Trump n’aura pas réussi à déstabiliser sa rivale. Puisque c’était le but du jeu. Deux confrontations sont encore à venir. Mardi, des premiers sondages donnaient Clinton vainqueur de ce face-à-face. Mais à la veille de ce piètre spectacle, les deux candidats étaient donnés à égalité. Symbole de l’establishment, Hillary Clinton a bien du mal à distancer son inquiétant rival. Verdict des urnes le 8 novembre.