Dernier acte pour Confluences ?
Menacé d’expulsion, ce lieu artistique risque de rendre les armes après des années de lutte.
dans l’hebdo N° 1420 Acheter ce numéro
« Confluences, fin de partie ?! » En lettres rouges sur fond blanc, une banderole accrochée sur la façade du 190 boulevard de Charonne, dans le XXe arrondissement de Paris, résume la situation. Absurde et critique. Installée depuis 1975 dans un local du parc privé de 700 m2 au loyer trop onéreux – 102 000 euros, soit plus du tiers du budget annuel –, l’équipe de ce « lieu d’engagement artistique » demande depuis huit ans à la Mairie de Paris de lui trouver un nouvel espace. Aucune réponse jusqu’à une période récente, alors que la structure a accueilli la saison dernière 5 000 spectateurs de plus que l’année précédente, sur des propositions éclectiques et exigeantes. Confluences est aujourd’hui menacé d’expulsion et de liquidation judiciaire.
Avec son festival Péril jeune, dont la 9e édition aurait dû avoir lieu à partir de début octobre, et le tout nouveau Péril électro et sa programmation pluridisciplinaire à l’année organisée par thématiques, ce lieu est l’un des rares en Île-de-France à soutenir la jeune création indépendante. En accueillant des spectacles dans sa salle de 70 places, mais aussi en proposant aux compagnies ses deux salles de répétition. Et en leur offrant un espace de rencontre avec le public.
Confluences ne baisse pas les bras. Malgré le jugement pour liquidation judiciaire à la fin du mois de septembre, la directrice artistique, Judith Depaule, et son équipe préparent un événement dédié au transgenre pour octobre. « Tant qu’on est là physiquement, on continue à faire des choses ». À la suite d’un focus sur la création syrienne en février dernier, l’équipe souhaite aussi créer un atelier pour les artistes en exil. Projet soutenu par l’Office national de diffusion artistique, et qui semble retenir l’attention de la Mairie de Paris. De là à éviter le pire ?