L’ONU déçoit sur les réfugiés
Des engagements ont été pris mais sans objectifs chiffrés.
dans l’hebdo N° 1420 Acheter ce numéro
Le 19 septembre, les 193 pays membres des Nations unies se sont retrouvés pour un sommet mondial sur les réfugiés. Des engagements ont été pris, comme protéger leurs droits, soutenir les pays d’accueil et promouvoir l’éducation, mais sans objectifs chiffrés. En outre, les pays membres ont reporté à 2018 l’adoption d’un pacte les engageant à accueillir 10 % des réfugiés chaque année. Ce sommet est une première, mais la « résolution de New York » adoptée et le sommet des dirigeants qui s’est tenu le lendemain pour ouvrir des voies légales et dégager des fonds, sous l’égide du Président Obama, laissent des millions de personnes en détresse. Sur les 21 millions de réfugiés dans le monde, seuls 14 % se trouvent dans les zones les plus riches. L’Éthiopie, le Kenya, la Jordanie, le Liban, le Pakistan et la Turquie, qui ne représentent que 1,6 % de l’économie mondiale, accueillent à eux six un tiers des réfugiés. « Il aurait surtout fallu engager les États sur des décisions contraignantes », a commenté Françoise Sivignon, présidente de Médecins du monde. « L’Union européenne, la Russie et la Chine, entre autres, ont sacrifié les droits des réfugiés au nom de l’intérêt national », a dénoncé Salil Shetty, secrétaire général d’Amnesty international. Et d’espérer qu’un petit groupe de pays « endosse rapidement et de manière décisive un rôle moteur dans cette crise ».
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