Syrie : Une trêve incertaine
Les armes se sont tues, lundi à 19 heures. Mais les précédentes trêves avaient surtout permis au régime de reconquérir du terrain.
dans l’hebdo N° 1419 Acheter ce numéro
La trêve, dite de « la dernière chance », était globalement respectée, mardi en Syrie. Les armes se sont tues, lundi à 19 heures, juste après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu qui résulte de l’accord entre Moscou et Washington. La Russie a annoncé avoir dépêché des militaires sur la route du Castello, un axe vital pour acheminer de l’aide humanitaire dans les quartiers rebelles d’Alep, la grande ville du nord. On ignorait si l’armée syrienne s’était retirée de la zone. Malgré cela, le scepticisme prévalait toujours dans les rangs des rebelles qui tiennent des positions à Alep, à Idlib, un peu plus au sud, et dans la province de Homs. Les précédentes trêves avaient surtout permis au régime, aidé par l’aviation russe, de reconquérir du terrain.
Si l’organisation État islamique (Daech) est évidemment exclue du cessez-le-feu, et si les bombardements de la coalition se poursuivaient, surtout à l’est de la Syrie, la situation n’était pas claire quant au sort réservé au Front Fateh al-Cham (ex-Al-Nosra).
Cette organisation jihadiste, elle aussi exclue de l’accord, fait partie intégrante de la rébellion. Or, le secrétaire d’État américain, John Kerry, a affirmé que le régime devrait s’abstenir de mener des raids « dans toutes les zones où se trouve l’opposition ». Une contradiction qui peut légitimer à tout instant une rupture de la trêve. Mais la principale interrogation porte évidemment sur la suite. La trêve, qui doit théoriquement s’appliquer jusqu’au 18 septembre, devrait être suivie d’une reprise de la négociation sous l’égide de l’ONU. Moscou et Washington se retrouveront alors face à leur désaccord. Moscou continuant pour l’instant à soutenir le régime de Damas. Après cinq ans et demi de guerre civile et plus de 300 000 morts.
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