À la Poste, situation sociale préoccupante
RTL a comptabilisé, le 6 octobre, 9 suicides et cinq tentatives graves en trois ans.
dans l’hebdo N° 1423 Acheter ce numéro
Les signaux d’alerte se multiplient en provenance de La Poste pour dénoncer les ravages d’une forte intensification du travail. Nous avons découvert en septembre l’histoire d’Émeline Broequevielle, une jeune factrice victime d’un AVC sur son lieu de travail, le 19 février, à Villeneuve-d’Ascq. Sa direction avait fait pression pour qu’elle vienne travailler malgré ses maux de tête et avait ignoré ses appels à l’aide. Pour son collègue Sébastien Carré, élu SUD, qui avait donné l’alerte après l’avoir découverte « blanche et avachie sur le côté », l’histoire ne s’arrête pas là. Mis à pied dix jours après l’accident, au lendemain d’un CHSCT extraordinaire au cours duquel il demandait une enquête interne, il reste aujourd’hui en « retrait de service », sans nouvelles de son employeur. « J’étais déjà une cible depuis deux ou trois ans, et ma mise à pied tombait particulièrement bien, car une nouvelle réorganisation était prévue pour le mois de mars », s’indigne-t-il.
D’autres drames n’ont malheureusement pas pu être évités ces derniers mois. RTL a comptabilisé, le 6 octobre, 9 suicides – dont 3 reconnus accidents du travail selon La Poste – et cinq tentatives graves en trois ans. Réponse de la DRH de l’activité courrier le lendemain : « Ce sont des situations individuelles auxquelles nous portons toute notre attention. » La Poste a supprimé 100 000 emplois en dix ans, au rythme d’une restructuration tous les deux ans environ.