Accord Canada-UE : Une victoire des multinationales ?
Fin octobre, les peuples de l’Union européenne et du Canada pourraient se retrouver sous l’empire d’un traité de libre-échange, le Ceta.
dans l’hebdo N° 1423 Acheter ce numéro
Attention, du très lourd dans la balance : fin octobre, les peuples de l’Union européenne et du Canada pourraient se retrouver sous l’empire d’un traité de libre-échange, le Ceta, qui offrira aux investisseurs un espace de jeu grand comme deux continents, et le pouvoir de contester les lois locales s’ils estiment qu’elles entravent leurs profits. Bruxelles fait patte de velours, les promoteurs du Ceta vantent sa civilité au regard du Tafta, ce méchant cousin mis en pause car les États-Unis entendaient n’abandonner qu’une petite part de gâteau à l’UE. Belle opération de communication : le Canada en cheval de Troie, les États-Unis glisseront mieux plus tard.
Mais l’affaire peut encore capoter. La société civile rue dans les brancards. Des pays renâclent, comme l’Autriche, destinataire d’une lettre de soutien signée par 120 organisations européennes et canadiennes. Car, le 18 octobre, les Vingt-Sept sont censés adopter l’accord, avec une ruse antidémocratique en prime : comme il a été concédé aux réticents une validation par les parlements nationaux, une clause prévoit, pour arrêter de perdre du temps, que le Ceta entre « provisoirement » en vigueur ! Le pied dans l’entrebâillement de la porte. On sait combien il est difficile de l’en retirer ensuite.
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