Les ambitions de la gauche marocaine

Bien mal en point depuis vingt ans, la gauche marocaine espère ressusciter lors des élections législatives de ce vendredi.

Politis  • 5 octobre 2016 abonné·es
Les ambitions de la gauche marocaine
© Photo : STR / AFP

Bien mal en point depuis vingt ans, la gauche marocaine espère ressusciter lors des élections législatives de ce vendredi. La Fédération de la gauche démocratique (FGD), née en 2007 de l’alliance de trois formations, tente de se frayer un chemin entre les deux principales forces du pays, le Parti de la justice et du développement (PJD), islamiste, qui dirige la coalition de gouvernement depuis 2011, et le Parti authenticité et modernité (PAM), libéral, proche du palais royal.

La FGD peut faire valoir une relative virginité politique. Son glorieux ancêtre, l’Union socialiste des forces populaires (USFP), qui avait été le parti de Mehdi Ben Barka, avait perdu toute crédibilité en accédant au pouvoir en 1997. ­Critique intransigeante des politiques libérales et du conservatisme du PJD, la gauche avait été en première ligne au sein du « Mouvement du 20 février » 2011, version marocaine des révolutions arabes. À l’époque, le roi Mohammed VI avait réussi à désamorcer la contestation par une réforme constitutionnelle limitée.

La FGD plaide aujourd’hui pour une réforme plus profonde conduisant à une monarchie parlementaire. Argument non négligeable, la coalition de gauche s’est trouvé une porte-parole charismatique, Nabila Mounib, une universitaire de 56 ans, seule femme à la tête d’un mouvement politique. Appréciée de la gauche antilibérale, Nabila ­Mounib a cependant une tache dans son curriculum vitae politique : elle avait accepté en 2015 une mission que lui avait confiée le roi pour dissuader le gouvernement suédois de reconnaître la république sahraouie. Cet interminable conflit colonial qui ressoude toujours les élites marocaines.

Monde
Temps de lecture : 1 minute

Pour aller plus loin…

« Pour Trump, les États-Unis sont souverains car puissants et non du fait du droit international »
Vidéo 17 janvier 2025

« Pour Trump, les États-Unis sont souverains car puissants et non du fait du droit international »

Alors que Donald Trump deviendra le 47e président des Etats-Unis le 20 janvier, Bertrand Badie, politiste spécialiste des relations internationales, est l’invité de « La Midinale » pour nous parler des ruptures et des continuités inquiétantes que cela pourrait impliquer pour le monde.
Par Pablo Pillaud-Vivien
Avec Donald Trump, les perspectives enterrées d’un État social
Récit 17 janvier 2025 abonné·es

Avec Donald Trump, les perspectives enterrées d’un État social

Donald Trump a promis de couper dans les dépenses publiques, voire de supprimer certains ministères. Les conséquences se feront surtout ressentir chez les plus précaires.
Par Edward Maille
Trump : vers une démondialisation agressive et dangereuse
Analyse 17 janvier 2025

Trump : vers une démondialisation agressive et dangereuse

Les règles économiques et commerciales de la mondialisation ayant dominé les 50 dernières années ont déjà été fortement mises en cause. Mais l’investiture de Donald Trump va marquer une nouvelle étape. Les échanges économiques s’annoncent chaotiques, agressifs et l’objet ultime de la politique.
Par Louis Mollier-Sabet
À Hroza, en Ukraine, les survivants tentent de se reconstruire
Reportage 15 janvier 2025 abonné·es

À Hroza, en Ukraine, les survivants tentent de se reconstruire

Que reste-t-il quand un missile fauche 59 personnes d’un petit village réunies pour l’enterrement d’un soldat ? À Hroza, dans l’est de l’Ukraine, les survivants et les proches des victimes tentent de gérer le traumatisme du 5 octobre 2023.
Par Pauline Migevant