Notre-Dame-des-Landes : Urvoas fourbit ses armes
Le ministère de la Justice prépare un automne brutal à Notre-Dame-des-Landes.
dans l’hebdo N° 1424 Acheter ce numéro
Le ministère de la Justice prépare un automne brutal à Notre-Dame-des-Landes. Dans une circulaire adressée le 20 septembre aux parquets, les services de Jean-Jacques Urvoas recommandent des moyens exceptionnels pour « anticiper une possible augmentation de l’activité pénale » et faire face à « un nombre conséquent d’interpellations » en marge des manifestations de « certains mouvements dits “zadistes” ». « La gravité des infractions qui peuvent être commises […] justifie une réponse immédiate et adaptée », affirme le ministère. Il est particulièrement soucieux d’éviter que ces interpellations soient suivies de non-lieux ou de relaxes en raison du « défaut d’éléments probants » incriminant les manifestants. Il préconise donc une multiplication des fouilles, l’enregistrement des numéros de plaques d’immatriculation, du nom des entreprises de location de sono, un usage massif de la vidéosurveillance et demande que des agents soient « spécialement affectés » pour recueillir des éléments contre les manifestants pendant les opérations. Quant aux plaintes pour violence déposées contre des policiers, le garde des Sceaux demande que l’IGPN, la police des polices, ne soit saisie que dans les cas les plus graves. Il rappelle également que, dans le cadre de l’état d’urgence, la participation à une manif interdite constitue « un délit puni de six mois d’emprisonnement », alors que cela vaut en temps normal « une simple contravention ». D’où l’intérêt d’invoquer l’état d’urgence lors des interdictions de manifester.