Islande : Les Pirates échoués de peu
Alors que le Parti pirate semblait en mesure de l’emporter, il finit troisième.
dans l’hebdo N° 1426 Acheter ce numéro
Après avoir laissé envisager un bouleversement historique, les législatives islandaises anticipées ont livré, samedi dernier, le plus équilibriste des résultats possibles. Alors que le Parti pirate semblait en mesure de l’emporter, il finit troisième (14,5 %, 10 élus, un triplement cependant), derrière un Parti de l’indépendance (conservateur) bien plus fringant que prévu (29 %, 21 élus) et un parti Gauche-Verts (15,9 %, 10 élus) en hausse. L’incertitude record relevée dans l’électorat a lourdement faussé les prévisions des sondeurs. Le taux de participation (79,2 %) est le plus bas de l’histoire du pays, en particulier chez les jeunes, pourtant séduits par les Pirates (génération « Internet », écolos-libertaires).
L’hypothèse d’une alliance progressiste autour des Pirates et de Gauche-Verts (27 députés, avec Avenir radieux et les sociaux-démocrates) est donc remisée de peu… pour l’instant. Car, avec la chute de son allié – le Parti du progrès (centre-droit, 11,5 %, 8 élus), dont est issu le Premier ministre sortant –, le Parti de l’indépendance n’agrège pas les 32 députés requis pour une majorité de gouvernement. C’est donc Renouveau (10,5 %, 7 élus), né en 2014 d’une scission avec les conservateurs, qui détient la clé de négociations qui pourraient durer des semaines. Car ce parti de centre-droit, pro-européen, à l’opposé de son ancien sérail, a refusé par avance de s’y rallier. Mais il semble encore moins attiré par le bloc progressiste…