Notre-Dame-des-Landes : Quand la justice fait barrage au début des travaux
Le 7 novembre, le rapporteur public de la cour administrative d’appel de Nantes a demandé l’annulation de plusieurs arrêtés préfectoraux autorisant les travaux.
dans l’hebdo N° 1427 Acheter ce numéro
Le marathon judiciaire n’est pas encore perdu pour les opposants au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Le 7 novembre, le rapporteur public de la cour administrative d’appel de Nantes a demandé l’annulation de plusieurs arrêtés préfectoraux autorisant les travaux. Dégradation des milieux aquatiques, destruction ou transfert de centaines d’espèces protégées… Les contraintes écologiques s’accumulent et font pencher la balance en faveur des opposants au projet.
« Peut-on vivre sans aéroport idéal ? Oui. Peut-on vivre sans eau ? Non », a déclaré Christine Piltant, la magistrate, devant une salle d’audience comble. Déclaré d’utilité publique en 2008, ce nouvel aéroport ne l’a pas convaincue puisqu’elle a souligné l’existence d’une « alternative crédible » : le réaménagement de l’actuel aéroport Nantes-Atlantique. Un plan dans la continuité de celui proposé par le rapport d’experts du ministère de l’Environnement, évaluant le coût à 825 millions d’euros pour 9 millions de passagers mais permettant d’éviter les inconvénients dénoncés par les associations.
Le projet controversé de nouvel aéroport, validé par un référendum en juin dernier, devait démarrer à l’automne selon les dires du Premier ministre. Mais il faudra au moins attendre la décision de la cour administrative d’appel le 14 novembre, et assister peut-être à une première victoire judiciaire des opposants. La tension entre les deux camps reste vive. Le 5 novembre, les pro-aéroport ont déposé symboliquement devant la préfecture les 270 000 bulletins de vote des électeurs favorables au projet.