Réfugiés : Ouverture discrète du centre d’accueil parisien
C’est le premier centre de ce type construit dans une zone urbaine aussi dense en Europe.
dans l’hebdo N° 1428 Acheter ce numéro
Le démantèlement de la jungle de Calais s’est achevé le 28 octobre sous l’œil de plus de 700 journalistes. Le camp de réfugiés parisien a ouvert le 10 octobre dans la plus grande discrétion. L’annonce a été faite par le biais d’une dépêche AFP à l’aube. « Il a été décidé de ne pas communiquer autour de l’ouverture pour ne pas gêner les équipes et les bénévoles », explique le service de presse de la ville. Leçon de Calais ou spécificité parisienne ?
Ce camp avait été lancé officiellement par la maire, Anne Hidalgo, le 31 mai. Appelé Centre de premier accueil (CPA), il doit « permettre une prise en charge des migrants primo-arrivants » afin « d’offrir une alternative décente et de mettre fin aux campements de rue ».
Premier centre de ce type construit dans une zone urbaine aussi dense en Europe, il est géré par Emmaüs solidarité et se divise en deux : la « Bulle », abri gonflable situé dans le XVIIIe, qui peut accueillir jusqu’à 400 hommes pendant cinq à dix jours ; et un centre d’hébergement d’urgence de 400 places à Ivry-sur-Seine pour les publics vulnérables : familles, femmes enceintes, femmes isolées.
Le 4 novembre, le Gisti s’interrogeait : « Le projet parisien peut être lu comme une manifestation d’hospitalité, une démarche de solidarité. Au moins comme un pis-aller en matière d’accueil. Reste qu’on se demande pourquoi ajouter un dispositif dérogatoire à l’empilement des multiples dispositifs imaginés pour l’hébergement (des pauvres, des SDF, des demandeurs d’asile, des travailleurs migrants…), tous saturés faute d’une réelle volonté politique d’offrir des espaces de vie dignes à chacun. »