Alep : quel avenir pour la « paix » russe ?
Quelque 25 000 personnes avaient été évacuées d’Alep-Est, mardi. La question est maintenant de savoir ce que va faire la Russie.
dans l’hebdo N° 1433-1434 Acheter ce numéro
Quelque 25 000 personnes avaient été évacuées d’Alep-Est, mardi. Certaines étaient dirigées vers la Turquie, d’autres vers la partie occidentale de la ville, tenue par le régime, d’autres enfin ont été transférées vers la région d’Idlib, à une soixantaine de kilomètres d’Alep, une zone encore aux mains des rebelles. Une résolution présentée par la France devait finalement être votée à l’unanimité du Conseil de sécurité, autorisant le déploiement à Alep du personnel humanitaire de l’ONU. Il s’agit d’éviter le massacre des derniers rebelles.
La question est maintenant de savoir ce que va faire la Russie. Une première réunion se tenait le 20 décembre à Moscou, entre la Russie, l’Iran et la Turquie, mais sans les États-Unis, qui n’avaient pas été conviés. Un rendez-vous inter-syrien avec toutes les parties est en principe prévu le 8 février, à l’initiative de l’ONU. Poutine va-t-il lâcher Bachar Al-Assad ? Peu probable. Si le doute existe en ce qui concerne le Président russe, il n’existe pas pour l’Iran, soutien inconditionnel du régime de Damas.
Sur le plan militaire, on peut aussi s’interroger sur le sort que la Russie va réserver à la région d’Idlib. Les Russes vont-ils rapidement recommencer leurs bombardements, ou vont-ils se tourner vers Palmyre, récemment reprise par Daech ? Pour l’heure, la seule riposte à la prise de Palmyre a été le fait de la coalition occidentale, qui a effectué plusieurs raids sur les positions de Daech. La Russie a étrangement épargné l’organisation islamiste, pendant que ses avions déversaient leurs bombes sur 62 000 cibles dans Alep-Est. Au total, le conflit aurait fait plus de 310 000 morts depuis mars 2011, un chiffre officiel largement sousestimé.