Jeunesse : Le meilleur est-il à venir ?

Emploi, économie, amour… À quoi rêvent ceux qui ont entre 15 et 25 ans en 2016 ? Les temps ne sont pas riants pour les jeunes. Mais ils ne composent pas si mal avec l’incertitude, à en croire ZEP, le créateur de Titeuf, qui nous a permis d’illustrer ce dossier avec ses dessins.

Ingrid Merckx  • 21 décembre 2016
Partager :
Jeunesse : Le meilleur est-il à venir ?
© ZEP/Delcourt

« Génération Bof », « Génération Internet », « Génération X », puis Y, et même « Génération What » dans l’étude publiée par le CNRS-Cevipof le 14 décembre. Mais aussi « Génération jihad » ou « Génération Bataclan »… L’idée de génération a-t-elle un sens devant la diversité de ceux qui ont entre 15 et 25 ans en 2016 ? Tous frappés par des attentats qui ont marqué leur esprit et peut-être leur avenir. Tous freinés par la crise économique, au point qu’ils se dépeignent comme une génération « sacrifiée » ou « perdue ». Et, pour beaucoup, de plus en plus concernés par le devenir de la planète. Chômage, jihad et réchauffement climatique assombrissent les perspectives.

Les temps ne sont pas riants pour les jeunes, encore moins que pour le reste du corps social, dont ils sont la relève et le baromètre. Confiance mitigée en l’école, réduite envers les institutions, quasi nulle en les médias, inexistante en la politique. « Pessimisme collectif mais optimisme individuel », tempère Anne Muxel, sociologue au CNRS-Cevipof, qui a examiné les réponses de 320 000 jeunes Français à la consultation Génération What. Un paradigme commun : « Devoir composer avec l’incertitude ».

Et ils ne composent pas si mal, à en croire ZEP, le créateur de Titeuf, qui nous a permis d’illustrer ce dossier avec plusieurs dessins tirés de What a Wonderful World ! (Delcourt). Ou les jeunes candidats au concours d’éloquence Eloquentia, qui ont accepté de nous livrer leur témoignage. Ou encore ces jeunes de Sarcelles qui ont créé une chaîne de solidarité autour de la distribution de repas.

Les 15-25 ans d’aujourd’hui ont grandi en sachant que le monde du travail ne les attendait pas. En retour, ils n’accordent pas la même importance au travail que leurs aînés. Ils ont commencé leur vie sexuelle sans l’ombre du sida, ou alors estompée. Très « conso », connectés comme jamais, ils envisagent leur vie professionnelle plus loin du salariat.

S’ils se méfient des politiques, ils n’en font pas moins de la politique, mais davantage à l’écart des partis. Ils sont aussi plus de 66 % à estimer que l’Europe devrait ouvrir ses frontières. Désenchantés mais pas désespérés, sauf ceux qui partent « faire le jihad ». Et encore, certains commencent à en revenir. Quelle place pour ces « revenants » ? Et, pour tous, de quoi leurs rêves sont-ils faits ? Vers où se portent leurs espoirs ? Et qui pour les accompagner ?

Société
Temps de lecture : 2 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Les personnes LGBT+, premières victimes de violences sexuelles
Étude 21 novembre 2024 abonné·es

Les personnes LGBT+, premières victimes de violences sexuelles

Une enquête de l’Inserm montre que de plus en plus de personnes s’éloignent de la norme hétérosexuelle, mais que les personnes LGBT+ sont surexposées aux violences sexuelles et que la transidentité est mal acceptée socialement.
Par Thomas Lefèvre
La santé, c’est (avant tout) celle des hommes !
Santé 21 novembre 2024 abonné·es

La santé, c’est (avant tout) celle des hommes !

Les stéréotypes sexistes, encore profondément ancrés dans la recherche et la pratique médicales, entraînent de mauvaises prises en charge et des retards de diagnostic. Les spécificités féminines sont trop souvent ignorées dans les essais cliniques, et les symptômes douloureux banalisés.
Par Thomas Lefèvre
La Confédération paysanne, au four et au moulin
Syndicat 19 novembre 2024 abonné·es

La Confédération paysanne, au four et au moulin

L’appel à la mobilisation nationale du 18 novembre lancé par la FNSEA contre le traité UE/Mercosur laisse l’impression d’une unité syndicale, qui n’est que de façade. La Confédération paysanne tente de tirer son épingle du jeu, par ses positionnements et ses actions.
Par Vanina Delmas
À Toulouse, une véritable « chasse à la pute »
Prostitution 18 novembre 2024 abonné·es

À Toulouse, une véritable « chasse à la pute »

Dans la Ville rose, les arrêtés municipaux anti-prostitution ont renforcé la précarité des travailleuses du sexe, qui subissent déjà la crise économique. Elles racontent leur quotidien, soumis à la traque des policiers et aux amendes à répétition.
Par Pauline Migevant