La médecine du travail harcelée
Les employeurs mis en cause attaquent de plus en plus les médecins du travail devant le conseil de l’ordre.
dans l’hebdo N° 1438 Acheter ce numéro
C’est devenu une habitude, chez les employeurs mis en cause pour harcèlement ou mise en danger de leurs salariés : ils attaquent les médecins du travail en déposant plainte devant le conseil de l’ordre, qui n’hésite pas à sanctionner ces derniers au nom de la « déontologie ». Outrés par ce qu’ils considèrent être des « règlements de comptes », les médecins condamnés ont multiplié les appels. Le Conseil d’État a été saisi par 4 praticiens, et 6 syndicats et associations.
Mais une entreprise enfonce le clou. Orys, sous-traitant d’EDF, a été condamnée par les prud’hommes de Nîmes en 2014 pour harcèlement moral sur l’un de ses salariés. En réaction, elle a obtenu en septembre la condamnation du Dr Dominique Huez, médecin de la centrale nucléaire de Chinon, qui avait signé un certificat médical signalant une « maltraitance professionnelle ». Le 9 janvier, elle a dépêché à son domicile un huissier pour lui réclamer les 1 000 euros de frais de justice auquel il a été condamné. L’intéressé s’y refuse catégoriquement, tant que son recours n’est pas jugé en Conseil d’État.
Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.
Faire Un Don