Rémi Fraisse : l’ombre du non-lieu
Pour la famille du jeune militant écologiste tué par une grenade lancée par un gendarme, la priorité est de ne pas enterrer l’affaire.
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Dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014, Rémi Fraisse est tué par une grenade lancée par un gendarme sur le site du barrage de Sivens (Tarn). Deux ans plus tard, les juges d’instruction du tribunal de grande instance de Toulouse annoncent la fin de l’enquête judiciaire. L’ombre du non-lieu plane sur cette affaire, d’autant qu’aucune mise en examen n’a été prononcée. Même le gendarme mobile responsable du tir a seulement été placé sous le statut de témoin assisté.
Pour la famille du jeune militant écologiste, la priorité est de ne pas enterrer l’affaire. Une première plainte pour « faux témoignages » contre trois gendarmes mobiles a été déposée. Une seconde vise la négligence de l’ancien préfet du Tarn et du sous-préfet, son directeur de cabinet, accusés d’homicide involontaire. Enfin, le capitaine chargé de l’enquête est poursuivi pour subornation de témoin, au vu des différentes versions des gendarmes lors des auditions. Me Arié Alimi, l’un des avocats de la famille de Rémi Fraisse, a exprimé son désarroi sur France Info : « Il y a une forme de consanguinité entre la justice et l’autorité policière qui a commis l’acte. Elle est inconsciente, quelque fois consciente, mais on a toujours le même résultat. » Un rapport de l’Inspection générale de la gendarmerie (IGGN) avait déjà blanchi le gendarme en décembre 2014, estimant que les avertissements nécessaires avaient été effectués avant le jet de la grenade.
Hasard du calendrier, un gendarme a été mis en examen le même jour. Il avait lancé une grenade de désencerclement à l’intérieur d’une caravane. Cette fois, le drame a été filmé, les images étant les seules preuves avec assez de poids pour s’opposer à la parole d’or des forces de l’ordre.