Podemos : Deux hommes face à face

Pablo Iglesias et Iñigo Errejón se présentent sur des listes concurrentes à l’assemblée citoyenne du parti.

Laura Guien  • 8 février 2017
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Podemos : Deux hommes face à face
© Photo : JAIME REINA / AFP

Duel au sommet à Podemos. Pablo Iglesias et son numéro 2, Iñigo Errejón, se présentent sur des listes concurrentes à l’occasion de la deuxième assemblée citoyenne du parti, les 11 et 12 février. Ces deux figures emblématiques se disputeront ainsi la direction de la formation face à une troisième proposition plus marginale, menée par la mouvance de gauche radicale Anticapitalistas.

Depuis les élections générales de juin dernier, les deux « âmes » de Podemos proposent une lecture différente de l’avenir du parti. La vision d’Iglesias, portée par un réancrage solide à gauche et la construction d’un véritable parti-institution, s’oppose à celle d’Errejón, hiérarchiquement moins verticale et fondée sur la reconquête d’un électorat de centre-gauche et des classes moyennes. L’ombre des dernières élections plane derrière ce « divorce ». L’alliance de Podemos avec la gauche radicale d’Izquierda Unida, portée par Iglesias contre l’avis d’Errejón, avait alors récolté un million de votes de moins que prévu. Quelques mois plus tard, la compétition entre ses deux leaders a provoqué la démission de membres historiques de Podemos, tels que Carolina Bescansa, pour qui le numéro 1 comme le numéro 2 ont agi « contre la volonté de dialogue de la majorité des adhérents ». Autre membre fondateur, Luis Alegre a publié cette semaine une lettre dans laquelle il accuse l’entourage actuel d’Iglesias de vouloir « en finir avec lui et avec Podemos ». C’est dans ce contexte tendu que devront se déterminer les militants dimanche. En décembre dernier, la consultation auprès des bases pour définir les règles de Vistalegre 2, le congrès du parti, avait donné une courte avance à Iglesias (41,57 %), devant Errejón (39,12 %) et les anticapitalistes (10,5 %). Quel que soit le résultat, la virulence des derniers échanges va nécessiter un travail important de reconstruction à l’issue du scrutin. La survie de Podemos en dépend.

Monde
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