Après Leclerc et Système U, Casino poursuivi par le ministère des Finances
Le groupe de grande distribution pourrait être à son tour condamné à rembourser les fournisseurs auxquels il avait demandé des « suppléments » pour vendre leurs produits.
Le ministère de l’Économie et des Finances vient d’annoncer qu’il a lancé le 28 février une assignation contre le groupe de distribution Casino pour obtenir de la justice que ce distributeur rembourse une vingtaine de millions d’euros à ses fournisseurs. Le gouvernement demande également que le distributeur soit condamné à 2 millions d’euros d’amende. Motif _: « Avoir exigé, hors contrat, des versements sans engagements équilibrés de Casino »_.
Autrement dit, pour accepter de distribuer, en 2013 et 2014, les produits d’une quarantaine de ses fournisseurs, le groupe Casino a exigé des « suppléments » en plus des marges commerciales. En bon français, cela s’appelle du racket. Ou bien du chantage : si vous ne payez pas, vous ne serez plus référencé ou bien relégué tout en haut d’une gondole ou dans une partie obscure des grandes surfaces.
Cette démarche gouvernementale de sanction de la grande distribution n’est pas la première et elle est notamment la conséquence des textes sur la consommation portés par Benoît Hamon lors de son passage à Bercy.
Au cours de l’été dernier, le distributeur Système U a ainsi été condamné à rembourser 77 millions d’euros à ses fournisseurs. Au mois de novembre 2016, le groupe Carrefour a également été condamné à une lourde amende et reste poursuivi pour avoir extorqué, comme Casino, des millions à des fournisseurs. Enfin, au mois de janvier, le groupe Leclerc, toujours pour les mêmes raisons, a dû s’acquitter d’une amende de 2 millions d’euros tout en étant condamné à 61 millions de remboursement. D’autres actions judiciaires sont en cours et il semble bien qu’aucun des grands distributeurs français n’échappera à la justice.
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