ETA : Des citoyens préparent le désarmement intégral
Une initiative spectaculaire est prévue samedi 8 avril, alors que les gouvernements espagnol et français laissent pourrir la situation depuis 2011.
dans l’hebdo N° 1446 Acheter ce numéro
Samedi 8 avril 2017 : une date à marquer d’une pierre blanche ? Ce jour est annoncé comme celui du désarmement total de l’organisation séparatiste basque ETA, prélude à sa possible autodissolution rapide. Cette initiative spectaculaire est orchestrée par la société civile du Pays basque Nord (la portion située en territoire français), alors que les gouvernements espagnol et français laissent pourrir la situation depuis 2011.
Cette année-là, ETA renonçait unilatéralement et définitivement à la lutte armée. Mais Madrid et Paris se comportent depuis six ans comme s’il s’agissait d’un non-événement, en dépit de la volonté très majoritaire, au sein de la société basque, d’une prise en compte officielle qui permettrait de tourner la page de la violence et de procéder à la destruction d’un arsenal susceptible de tomber à tout moment entre des mains mal intentionnées.
Le 16 décembre dernier, un groupe de militants basques passait à l’action en tentant d’organiser à Louhossoa (Pyrénées-Atlantiques) la destruction d’une partie de l’arsenal d’ETA, avec l’aval des séparatistes. L’opération, interrompue par l’intervention de la police, a cependant connu un retentissement national et le soutien de la quasi-totalité de l’arc politique basque. Une perche tendue à Paris, avant une présidentielle qui devrait chasser la gauche du pouvoir ? « Rien n’a bougé depuis, bien que le plus haut niveau de l’exécutif ait été saisi », déplore Txetx Etcheverry (photo), porte-parole des Artisans de paix, auxquels ETA a délégué, fin 2016, les modalités du désarmement. Si aucun détail n’est encore annoncé pour le 8 avril, à deux semaines du premier tour, les militants annoncent la mobilisation de centaines de personnes de toutes sensibilités politiques et citoyennes.
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