Le PCF appelle à voter Macron, puis à le battre aux législatives
Le leader des communistes, Pierre Laurent, a lancé un appel à la France insoumise pour tenter de s’entendre en vue des législatives. Selon lui, 212 circonscriptions seraient « gagnables ».
Deux jours que Pierre Laurent attend que Jean-Luc Mélenchon le rappelle. Mais toujours rien. Alors, puisque le second est aux abonnés absents, le premier a décidé de passer à la vitesse supérieure. Ce mardi, en début d’après-midi, le leader du PCF convoquait la presse pour lancer un appel public. Avec l’espoir que, cette fois, le leader de la France insoumise daignerait lui répondre…
L’objet de cet appel ? Les législatives. Cela fait des mois que les discussions entre les dirigeants des deux formations s’enlisent autour de cette question pourtant jugée « cruciale ». Les raisons de ce blocage sont diverses, mais l’une des principales est que le PCF refuse de signer la charte de la France insoumise qui, elle, ne veut pas renoncer à ce préalable.
Cette fois pourtant, la « situation [politique] tout à fait nouvelle » pourrait faire bouger les choses, veut croire Pierre Laurent. Le second tour de la présidentielle entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron expose le pays à de « très graves dangers », et il faudra tenter, par les moyens parlementaires, de mettre un maximum de bâtons dans les roues du prochain Président « quel qu’il soit ». Or, pour y parvenir, il faut faire fructifier, sans attendre, la dynamique portée par la France insoumise qui a réalisé un score historique au premier tour de la présidentielle, qu’il s’agit désormais de « poursuivre et traduire en résultats » aux législatives.
« Eléments dérisoires »
Et ils pourraient, en théorie, être meilleurs que jamais. La Place du Colonel-Fabien a ainsi calculé que 212 circonscriptions sont désormais « gagnables » en juin prochain. Gagnables si, et seulement si, la France insoumise, Ensemble et le PCF trouvent une « entente ». Les hamonistes et les Verts qui le veulent seront aussi les bienvenus, a ajouté Pierre Laurent, qui a répété qu’il est temps qu’une solution unitaire soit trouvée, « et vite », pour les législatives, sous peine de « laisser le résultat [de la présidentielle, NDLR] se perdre dans les sables ». Le communiste a espéré que l’enjeu politique permettrait de dépasser « les petits marchandages » et les « éléments dérisoires » – autrement dit, la signature de la charte de la France insoumise ou les questions financières – qui bloquaient jusqu’à aujourd’hui toute perspective d’accord.
Reste que les deux formations continuent à ne pas être sur la même longueur d’onde. Nouvelle divergence, qui pourrait devenir une pomme de discorde pour le rassemblement à gauche : le second tour de la présidentielle. Sans le dire ouvertement, Pierre Laurent, qui appelle à « battre le plus largement Marine Le Pen le 7 mai », n’a pas apprécié la position de Mélenchon, qui attend le résultat de la consultation de son mouvement, prévu pour mardi 2 mai, pour appeler, ou pas, à faire barrage à l’extrême droite. Pierre Laurent, lui, n’a pas exclu que Marine Le Pen puisse être élue, faute d’une mobilisation suffisante.