Syndicalisme : Victoire trompeuse pour la CFDT
Le paysage syndical vient de connaître quelques secousses, à quelques jours du lancement officiel de la campagne présidentielle.
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Le paysage syndical vient de connaître quelques secousses, à quelques jours du lancement officiel de la campagne présidentielle.
Acte 1, mardi 28 mars : patronat et syndicats de salariés (à l’exception de la CGT) signent un accord sur l’assurance chômage (Unédic). Après l’échec des discussions l’an dernier, ils s’entendent notamment sur un recul de 50 à 55 ans de l’âge ouvrant des droits plus longs au chômage (trois ans d’indemnisation, contre deux habituellement).
Le Medef concède une légère augmentation temporaire des cotisations patronales, en échange d’une suppression des taxes sur les contrats courts. Tout cela pour démontrer que les partenaires sociaux sont capables de « redresser » les comptes de l’Unédic et ainsi de « sauver le paritarisme » – qui confère la gestion de la caisse chômage aux syndicats. Ce principe est en effet attaqué frontalement par Emmanuel Macron, qui aimerait que l’État reprenne en main la gestion de l’Unédic.
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Acte 2, le 31 mars : la CFDT est officiellement intronisée première force syndicale dans le privé, à la faveur d’un léger recul de la CGT (–1,9 point à 24,8 % des suffrages aux élections professionnelles). Cette dernière reste devant dans les très petites entreprises (TPE) comme dans la fonction publique, et demeure la première force syndicale du pays. Ce résultat est donc avant tout symbolique, mais pas uniquement : il détermine la « représentativité » des syndicats, qui sert notamment à la nomination des conseillers prud’homaux. Les calculs du ministère donnent la CFDT à 30,3 % à l’échelle nationale. Un cheveu au-dessus de la barre des 30 % lui permettant de signer, seule, un accord national interprofessionnel (ANI) si des négociations venaient à s’ouvrir, comme en 2013. Par ailleurs, la CGT représente 28,6 %, FO 17,9 %, la CFE-CGC 12,3 % et la CFTC 10,9 %.
Acte 3 : le même jour, le premier référendum d’entreprise a entraîné le rejet d’un accord d’entreprise à une large majorité au Réseau de transport de l’électricité (RTE). La CFDT et la CFE-CGC (34 % des salariés de l’entreprise) avaient convoqué ce vote électronique pour outrepasser l’opposition de la CGT majoritaire, comme c’est désormais possible en vertu de la loi El Khomri. Le résultat est un camouflet pour la CFDT : l’accord est rejeté par 70,8 % des suffrages, avec une participation de 76 %. Il prévoyait la « flexibilisation » du travail des techniciens le soir et le week-end. On note au passage que les cadres de l’entreprise et les salariés des bureaux, qui représentent 44 % de l’effectif total et n’étaient pas concernés par l’accord d’entreprise, étaient consultés au même titre que leurs collègues techniciens.