Algérie : Des élections pour rien ?
Les législatives du 4 mai devraient accorder une large majorité au parti du président Bouteflika.
dans l’hebdo N° 1452 Acheter ce numéro
Les Algériens ont l’habitude de ces élections qui ne servent pas à grand-chose, sinon à entretenir l’illusion de la démocratie. Les législatives du 4 mai n’échappent pas à cette règle funeste installée finalement depuis l’interruption du processus électoral de 1991, lequel avait débouché sur la sanglante guerre civile que l’on sait. Ce jeudi, quelque 23 millions d’électeurs devaient renouveler l’Assemblée nationale à l’issue d’une campagne qui, comme le soulignait dimanche le quotidien Liberté, est « passée inaperçue ». Si bien que la principale crainte du gouvernement du Premier ministre Abdelmalek Sellal est l’abstention.
La population, victime d’une interminable crise économique, alors que d’importantes réserves de pétrole et de gaz enrichissent toujours une oligarchie financière et militaire, ne croit pas au changement. Le FLN, du président Bouteflika, devrait conserver une large majorité. Il possède actuellement 221 des 462 sièges, et il peut compter sur son allié du Rassemblement national démocratique, qui détient lui 70 sièges. On suivra avec intérêt l’affrontement entre les ultra-laïques du RCD et le Front des forces socialistes, fondé par le leader historique Hocine Aït-Ahmed, disparu en 2015. Deux mouvements prinicipalement implantés en Kabylie.
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