Contre Macron, immédiatement
Nous savons que M. Macron va exaspérer les choix sur lesquels prospère l’extrême droite.
dans l’hebdo N° 1454 Acheter ce numéro
L’on sait dorénavant, de façon tout à fait certaine, ce qu’a finalement été l’un des principaux legs des « socialistes » guillemeteux à la Ve République, depuis que l’un des leurs – M. Mitterrand – a pour la première fois été mis dans l’Élysée en 1981 : sous eux, sous le régime de leurs constants reniements et trahisons – sous cette « gauche » frelatée qui est si souvent allée infiniment plus loin que l’autre droite dans la démolition des garanties sociales –, le Front national vient de passer trois décennies et demie à se gagner dans les urnes toujours plus de succès toujours plus spectaculaires, pour finir dans l’apothéose de ses onze millions de voix du second tour de l’autre dimanche, dont je ne me suis, quant à moi, toujours pas remis, parce qu’à toi, je ne sais pas, mais à moi, ça me fait quand même un effet un peu dégueulasse de me dire qu’un(e) passant(e) sur quatre, dans nos rues et sentes vicinales, a voté pour la crasse.
L’on sait aussi, et non moins sûrement, que M. Macron, nouveau chef de l’État français, va mettre ses pas dans ceux de ses devanciers, et excaver encore, avec la compréhensible détermination de qui se sait (sup) porté par le patronat, les ornières qu’ils ont creusées dans nos acquis sociaux : il a notamment d’ores et déjà promis de « réformer le droit du travail » d’une manière qui nous fera regretter les joliesses de la loi dite El Khomri – et ne tait point trop (il faut du moins lui reconnaître cette relative sincérité) que son quinquennat sera plus généralement dédié à l’assouvissement des fantasmes des possédant(e)s, parmi qui son élection a de fait été saluée par de loooooooooongs feulements de plaisir.
Adoncques, nous savons que M. Macron va persévérer, en les exaspérant encore, dans les choix économiques – mais tout aussi bien sécuritaires, et cætera – sur lesquels prospère l’extrême droite. Et que, si nous le laissons faire, la Pen, lorsque arrivera la prochaine élection présidentielle, aura par conséquent, et pendant cinq ans, fait le plein des voix qui lui ont manqué cette année.
Nous devons donc œuvrer – absolument – à l’empêchement de M. Macron. Par quels moyens ? C’est à débattre. (Mais il est bien certain, par exemple, que nous ne devrons plus jamais nous contenter, bon gré, mal gré, des misérables « journées de mobilisation » par lesquelles les centrales syndicales [1] ont pris le pli de répondre – plutôt que par la riposte de la grève générale – aux assauts du Medef et de ses fidèles servant(e)s de gouvernement, et que nous devrons, désormais, nous confronter aussi, et aussi vivement que de besoin, à qui tentera encore et encore de les promouvoir en acmé de l’insoumission.)
Dans quels délais ? Immédiatement. Parce que, dès ces jours-ci, pendant que nous ne descendons pas dans les rues par millions, M. Macron, très posément, fourbit ses ordonnances.
[1] Où je ne compte bien sûr plus – jamais – la CFDT, tu rigoles ou quoi ?
Sébastien Fontenelle est un garçon plein d’entrain, adepte de la nuance et du compromis. Enfin ça, c’est les jours pairs.