Élections en Algérie : le FLN conserve la majorité
Sans grande surprise, le vainqueur de ces législatives algériennes reste le FLN avec 164 sièges. Mais le taux de participation est à nouveau en recul, passant sous la barre des 40 %.
Le ministre de l’Intérieur algérien, Noureddine Bedoui, a annoncé peu avant 13 heures (heure française) les résultats des élections législatives. Avec 164 sièges, soit 57 de moins qu’en 2012, c’est le parti historique algérien, le Front de libération nationale, qui remporte ce scrutin, suivi du Rassemblement national démocratique avec 97 sièges. En troisième position, l’alliance MSP gagne 33 sièges. Ensuite, on constate un éparpillement des voix : un siège pour certains, quatre pour d’autres… de quoi complexifier la situation.
Malgré les nombreuses incitations à voter de la part du gouvernement, les abstentionnistes constituent plus que jamais le parti majoritaire. La participation électorale est de 38,25 %, en baisse de 5 points, loin des 50 % que le pouvoir s’était fixés comme objectif. Une grève des urnes qui ne surprend pas Nedjma Merabet, journaliste indépendante algérienne : « C’était évident ! Les Algériens savent que ce régime est complètement compradore et qu’il n’y a rien à attendre… » L’« autorisation spéciale d’absence rémunérée » délivrée par le gouvernement fut l’occasion pour certains de partir en week-end plus tôt : « Je ne vote pas ! Je profite juste de la journée offerte », admet une Algérienne sur Twitter. Un assesseur qui travaillait dans un bureau de vote de la capitale nous avoue même n’avoir pas voté : « J’ai juste pris l’argent qu’on me proposait. Voter ? Et puis quoi encore. »
Plusieurs cas de fraude enregistrés
Sur les réseaux sociaux, le président du deuxième parti algérien (le RND), Mohcine Belabbas, dénonce plusieurs cas de fraudes sur l’ensemble du territoire : bourrages d’urnes, falsifications de documents… Le site d’information algérien TSA a dévoilé la photo d’un registre de signatures sans les empreintes, ce qui est totalement illégal. De surcroît, la Haute Instance indépendante de surveillance des élections (HIISE) a reçu plus de 300 plaintes de dysfonctionnements au cours de la journée d’élection. Un scrutin qui ne s’est donc pas passé dans de « très bonnes conditions » contrairement à ce que le ministre de l’Intérieur a déclaré lors de sa conférence de presse.
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