Guerre des Six-Jours : 50 ans d’hypocrisie et de lâcheté
La guerre des Six-Jours de juin 1967 avait relancé l’hypothèse de la solution à deux États. Aujourd’hui, la situation évolue vers ce qui ressemble à une annexion totale de la Cisjordanie.
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Paradoxalement, la guerre des Six-Jours, du 5 au 10 juin 1967, avait relancé l’hypothèse de la solution à deux États. Dans les années qui ont suivi, la direction palestinienne, sous l’autorité de Yasser Arafat, a réorienté sa stratégie sur cette hypothèse d’un État palestinien couvrant 22 % de la Palestine mandataire, avec Jérusalem-Est pour capitale. Tel n’était pas l’objectif des dirigeants israéliens. La colonisation n’a cessé de ruiner cette possibilité.
La vérité a été dite un jour de 1992 par l’ancien Premier ministre de droite Yitzhak Shamir, qui conseillait « d’effectuer des pourparlers sur l’autonomie pendant dix ans, pour atteindre pendant ce temps un demi-million de personnes en Judée et Samarie [le nom biblique de la Cisjordanie] ». Son vœu s’est réalisé au-delà de ses espérances. Mais ce processus colonial n’a été possible qu’avec la complicité des États-Unis et de l’Europe, tout juste assortie de quelques réprobations formelles. Et il s’est accompagné d’un engrenage sanglant entre révoltes et répression.
Où en sommes-nous aujourd’hui ? L’illusion serait de croire que l’impasse politique laisse l’histoire inerte. Sur le terrain, les choses changent. La situation évolue vers ce qui ressemble à une annexion totale de la Cisjordanie. Nous esquissons ici un bilan de ce demi-siècle d’hypocrisie et de lâcheté.
À lire dans ce dossier :
• Juin 1967 : La guerre qui a tout changé
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