La « charge mentale » : le travail caché des femmes
Une bande dessinée, virale sur les réseaux sociaux, met en lumière cette inégalité dans le partage des tâches ménagères au sein du couple.
Alors que la femme s’occupe des enfants, elle prépare en même temps le repas. Occupée, elle ne voit pas que la casserole déborde. Lorsqu’il est trop tard, son conjoint lance :
« Il fallait demander », cette sentence est familière pour de nombreuses femmes. Et c’est aussi le titre de la bande dessinée que l’auteure Emma a partagée sur sa page Facebook. Un succès car, trois jours plus tard, son post à été partagé par plus de 180 000 personnes.
Un travail non quantifiable
La dessinatrice, déjà connue pour ses dessins engagés, explique avec des mots simples et son crayon, ce qu’est la charge mentale. Alors que l’Insee rapporte qu’en 2010, les femmes consacraient 2,5 fois plus de temps au travail domestique que les hommes, le travail d’anticipation n’est pas pris en compte. C’est justement le propre de la charge mentale, que la chercheuse canadienne Nicole Brais définit comme « le travail de gestion, d’organisation, de planification qui est à la fois intangible, incontournable et constant, et qui a pour objectif la satisfaction de chacun et la bonne marche de la résidence ».
Dans cette optique, la femme apparaît comme la cheffe de projet du travail domestique, devant, de fait, organiser et répartir les tâches ménagère. L’homme, de son côté, est un simple exécutant.
Dénonciation et solution
Non content de dénoncer la situation, Emma souligne aussi des pistes de solutions pour sortir de cette inégalité. Et cela passe autant par les femmes que par les hommes. Si ceux-ci doivent revendiquer le droit dans le cadre familial – la dessinatrice rappelle d’ailleurs l’enjeu que représente l’allongement du congé de paternité, limité actuellement à 11 jours –, les femmes doivent savoir lâcher stratégiquement pour laisser le relais. Car après, tout, « l’inversion des rôles est souvent plus efficace que la confrontation », conclut Emma.
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