Palestine : Vrais ou faux espoirs ?
Au fond de l’oubli international, les Palestiniens ont-ils des raisons de reprendre espoir ?
dans l’hebdo N° 1453 Acheter ce numéro
Au fond de l’oubli international, les Palestiniens ont-ils des raisons de reprendre espoir ? Deux événements pourraient le laisser croire. D’une part, l’imprévisible Donald Trump s’est vanté devant le président palestinien, Mahmoud Abbas, qu’il recevait récemment à Washington, de pouvoir imposer un accord grâce à ses talents de « négociateur », « à la bénédiction d’Israël, des Palestiniens et des pays arabes ». Cela, sans rien dire de concret sur ses intentions.
D’autre part, le Hamas, dont la radicalité a souvent servi d’alibi à Israël et aux États-Unis, mène une opération de « relookage » idéologique qui pourrait le sortir de l’isolement dans lequel il est maintenu depuis 2007. Le 1er mai, le mouvement islamiste a annoncé un assouplissement de sa charte fondatrice allant dans le sens d’une reconnaissance d’Israël. Il a également précisé que son combat avec Israël était « politique » et non « religieux ».
Enfin, l’annonce, le 7 mai, de l’élection d’Ismaïl Haniyeh à la tête du mouvement est également tenue pour un signe d’ouverture. L’objectif est d’amener l’Union européenne à accepter le dialogue avec le Hamas. Mais cette offensive pourrait en réalité affaiblir encore un peu plus Mahmoud Abbas, auquel les Palestiniens reprochent notamment son impuissance à faire valoir les droits d’un millier de prisonniers palestiniens qui, détenus dans les geôles israéliennes, sont engagés dans une grève de la faim depuis le 17 avril.
L’espoir est faible, cependant, de voir renaître une amorce de processus de paix au moment où la guerre civile en Syrie concentre tous les efforts diplomatiques. Quant aux colons israéliens, ils poursuivent leur guerre de conquête territoriale jusqu’à rendre de plus en plus improbable la solution à deux États, qui reste la doctrine officielle de la communauté internationale.