A45, autoroute-test pour Nicolas Hulot
Ce tronçon, prévu pour doubler l’A47 saturée entre Saint-Étienne et Lyon, est contesté depuis des années par un large collectif.
dans l’hebdo N° 1460 Acheter ce numéro
Alors que tout était bouclé, et qu’il n’y manque que le tampon du Conseil d’État, voilà le projet d’autoroute A45 concédé à Vinci sérieusement fragilisé par la politique. Ce tronçon, prévu pour doubler l’A47 saturée entre Saint-Étienne et Lyon, est contesté depuis des années par un large collectif (citoyens, paysans, riverains, élus…) : estimée à 1,5 milliard d’euros, l’A45, jugée non rentable, serait payante et – nouveauté –, subventionnée à hauteur de 790 millions d’euros ! Des centaines de fermes et d’hectares de terres de qualité seraient détruits, et l’autoroute pourrait bien ne rien résoudre sur le fond, déplaçant le problème d’engorgement aux arrivées sur Saint-Étienne et Lyon. Les opposants plaident pour une modernisation de l’A47, pour un coût trois fois moindre. Autant d’ingrédients (profil des pro et anti, argumentaires), dans ce conflit, qui rappellent furieusement le dossier du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Et, avec l’arrivée du nouveau gouvernement, le vent semble avoir tourné. Alors que les précédents gouvernements appuyaient les élus locaux pro-A45, deux ministres de Philippe au moins sont défavorables à l’A45 : Hulot (Écologie) et dans une moindre mesure Collomb (Intérieur). Alors l’espoir est revenu chez les anti (cf. nona45.fr), qui espèrent un moratoire sur la signature du décret et une remise à plat du dossier pour que leurs propositions soient entendues. Ils battent le rappel des troupes et invitent à un grand rassemblement les 1er et 2 juillet à Saint-Maurice-sur-Dargoire (69), site pressenti pour devenir un échangeur autoroutier sur le tracé de l’A45.
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