A45, autoroute-test pour Nicolas Hulot

Ce tronçon, prévu pour doubler l’A47 saturée entre Saint-Étienne et Lyon, est contesté depuis des années par un large collectif.

Politis  • 28 juin 2017
Partager :
A45, autoroute-test pour Nicolas Hulot
© photo : Patrick KOVARIK / AFP

Alors que tout était bouclé, et qu’il n’y manque que le tampon du Conseil d’État, voilà le projet d’autoroute A45 concédé à Vinci sérieusement fragilisé par la politique. Ce tronçon, prévu pour doubler l’A47 saturée entre Saint-Étienne et Lyon, est contesté depuis des années par un large collectif (citoyens, paysans, riverains, élus…) : estimée à 1,5 milliard d’euros, l’A45, jugée non rentable, serait payante et – nouveauté –, subventionnée à hauteur de 790 millions d’euros ! Des centaines de fermes et d’hectares de terres de qualité seraient détruits, et l’autoroute pourrait bien ne rien résoudre sur le fond, déplaçant le problème d’engorgement aux arrivées sur Saint-Étienne et Lyon. Les opposants plaident pour une modernisation de l’A47, pour un coût trois fois moindre. Autant d’ingrédients (profil des pro et anti, argumentaires), dans ce conflit, qui rappellent furieusement le dossier du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

Et, avec l’arrivée du nouveau gouvernement, le vent semble avoir tourné. Alors que les précédents gouvernements appuyaient les élus locaux pro-A45, deux ministres de Philippe au moins sont défavorables à l’A45 : Hulot (Écologie) et dans une moindre mesure Collomb (Intérieur). Alors l’espoir est revenu chez les anti (cf. nona45.fr), qui espèrent un moratoire sur la signature du décret et une remise à plat du dossier pour que leurs propositions soient entendues. Ils battent le rappel des troupes et invitent à un grand rassemblement les 1er et 2 juillet à Saint-Maurice-sur-Dargoire (69), site pressenti pour devenir un échangeur autoroutier sur le tracé de l’A45.

Écologie
Temps de lecture : 1 minute
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Une proposition de loi surfe sur la colère agricole pour attaquer violemment l’environnement
Environnement 19 novembre 2024 abonné·es

Une proposition de loi surfe sur la colère agricole pour attaquer violemment l’environnement

Deux sénateurs de droite ont déposé une proposition de loi « visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur ». Mégabassines, pesticides, etc. : elle s’attaque frontalement aux normes environnementales, pour le plus grand bonheur de la FNSEA.
Par Pierre Jequier-Zalc
« L’élection de Trump tombe à un très mauvais moment pour le climat »
Entretien 13 novembre 2024 abonné·es

« L’élection de Trump tombe à un très mauvais moment pour le climat »

Climatosceptique de longue date, Donald Trump ne fera pas de l’écologie sa priorité. Son obsession est claire : la productivité énergétique américaine basée sur les énergies fossiles.
Par Vanina Delmas
« Des événements comme la COP 29 n’apportent pas de transformations politiques profondes »
Entretien 8 novembre 2024 abonné·es

« Des événements comme la COP 29 n’apportent pas de transformations politiques profondes »

Le collectif de chercheurs Scientifiques en rébellion, qui se mobilise contre l’inaction écologique, sort un livre ce 8 novembre. Entretien avec un de leur membre, l’écologue Wolfgang Cramer, à l’approche de la COP 29 à Bakou.
Par Thomas Lefèvre
Clément Sénéchal : « Les gilets jaunes ont été le meilleur mouvement écolo de l’histoire récente »
Entretien 6 novembre 2024 libéré

Clément Sénéchal : « Les gilets jaunes ont été le meilleur mouvement écolo de l’histoire récente »

L’ancien chargé de campagne chez Greenpeace décrypte comment la complicité des ONG environnementalistes avec le système capitaliste a entretenu une écologie de l’apparence, déconnectée des réalités sociales. Pour lui, seule une écologie révolutionnaire pourrait renverser ce système. 
Par Vanina Delmas