G20 et climat : Trump pourrait trouver des alliés
L’Arabie saoudite et la Turquie pourraient soutenir le président américain dans son refus de l’accord de Paris.
Au cours du G20 [1] qui se tient à Hambourg les 7 et 8 juillet, il sera question de la lutte climatique. C’est ce que proclament les pancartes et les banderoles des milliers de manifestants qui occupent déjà la ville et qui devraient faire entendre bruyamment leurs voix au cours du sommet. Ils rappellent aussi leur opposition aux politiques migratoires menées par un certain nombre des pays participants et à leur manque de démocratie.
Face à la résolution climatique de l’Allemagne, des pays du Nord et de la France, le président Donald Trump pourrait trouver des alliés parmi les pays participants, comme l’a montré le succès du président américain au cours de son séjour triomphal en Pologne. Succès certes lié en partie à ses critiques de la Russie mais aussi à son offensive verbale contre l’Europe.
Plusieurs pays climatosceptiques
Face à la chancelière allemande Angel Merkel qui vient de rappeler que pour son pays l’accord climatique de Paris était « irréversible », le président Trump pourrait bien trouver des supporters dans les représentants de la Russie, de l’Indonésie, de la Turquie et de l’Arabie saoudite,et recevoir le soutien discret des dirigeants polonais qui ne veulent abandonner ni leur charbon ni leur politique migratoire très restrictive. Ce qui réduirait à néant l’espoir des européens d’isoler le président américain comme ils ont réussi à le faire au cours du G7 qui vient de se tenir en Italie. Dennis Snower, responsable du think tank allemand qui conseille la Commission européenne, a déclaré au cours des travaux préparatoires du sommet : « Cela ne sent pas très bon et je n’ai pas l’impression que nous allons voir 19 pays se dresser contre la décision des États-Unis. »
Situation bloquée
Que le communiqué final exprime une position mitigée ou qu’elle évite de condamner le président Trump pour sa sortie de l’accord signé par 194 pays, le choix climatique devrait diviser le G20. Un texte de compromis, déjà élaboré au début du mois de mai, pourrait se contenter d’affirmer que les participants rappellent l’engagement pris en 2015 à Paris de respecter leurs objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Tout en rappelant en termes diplomatiques, dans une note de bas de page, que les États-Unis ont décidé de revoir leur politique climatique.
De toutes façons, il semble d’ores et déjà acquis que Donald Trump n’acceptera pas de signer un appel des 20 à soutenir les décisions prises à Paris. Or l’Allemagne et la France ont déjà fait savoir qu’ils ne signeraient pas moins qu’une telle résolution. Le sort de l’accord de Paris dépendra donc du nombre de membres du G20 qui soutiendront les États-Unis. Il n’est pas certain que la prévisible vigueur des manifestations de rue change la donne.
[1] Organisation informelle qui regroupe l’Union européenne mais aussi l’Afrique du Sud, le Canada, le Mexique, les États-Unis, l’Argentine, le Brésil, la Chine, la Japon, la Corée du Sud, l’Inde, l’Indonésie, l’Arabie saoudite, la Turquie, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Royaume-Uni, l’Australie et la Russie.