Notre-Dame-des-Landes : bientôt la fin du feuilleton ?
Le dispositif de sortie de crise pourrait donner raison aux opposants au projet d’aéroport.
dans l’hebdo N° 1461 Acheter ce numéro
Le rassemblement annuel des opposants au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, les 8 et 9 juillet, pourrait bien être le dernier. Car, cette fois, le dispositif de sortie de crise pourrait leur donner raison. La méthode Macron « semble un peu moins malhonnête », reconnaît Geneviève Coiffard, une historique de la résistance.
Trois médiateurs ont été nommés, et ils annoncent « tout reprendre à zéro », quand les tentatives des gouvernements précédents visaient à valider le projet en organisant de pseudo-consultations. Mise en confiance par la mission, qui veut examiner « les faits et pas les opinions », l’Acipa, principal collectif d’opposants, a pour la première fois joué le jeu gouvernemental en rencontrant les médiateurs le 29 juin.
L’inquiétude de Bruno Retailleau est révélatrice. Le président de la région Pays-de-la-Loire et soutien opiniâtre de l’aéroport a demandé que l’un de ces experts, Gérard Feldzer, très proche de Nicolas Hulot, soit récusé pour partialité.
« Macron est libéré des enjeux d’ego des politiques locaux, il n’a pas leurs affects à propos du projet, constate Genevière Coiffard, pourtant perplexe. À supposer que nos arguments l’emportent, comment se sortira-t-il du piège du référendum biaisé de juin 2016, par lequel 55 % des votants avaient approuvé le nouvel aéroport ? Les grands commis de l’État ne se déjugent jamais. »
Quoi qu’il en soit, la décision sera politique, estime la militante. La mobilisation des opposants, samedi et dimanche, pourrait donc être une clé de la décision finale, attendue en décembre. Et là, tout va bien. « Le mouvement s’élargit même encore, et la constance de sa détermination est impressionnante. »
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