L’État allemand ferme un site de gauche radicale
La plateforme Indymedia d’Allemagne a été fermée ce vendredi, dans le cadre de la répression menée depuis début juillet à l’encontre des participants au contre-sommet du G20 à Hambourg.
Le ministère allemand de l’Intérieur a annoncé vendredi l’interdiction de la principale plateforme Internet de gauche radicale du pays, Linksunten.indymedia.org, basé à Fribourg (Sud-Ouest).
Indymedia, créé en 1999 aux États-Unis (à l’occasion du sommet de l’Organisation mondiale du commerce à Seattle), regroupe des médias alternatifs autonomes dans plusieurs dizaines de pays. Présent depuis 2009 en Allemagne, le forum a été particulièrement actif pendant le contre-sommet du G20 à Hambourg, début juillet.
Le ministre de l’Intérieur Thomas de Maizière, proche de la chancelière conservatrice Angela Merkel (candidate à sa réélection fin septembre), a annoncé lors d’une conférence de presse, ce vendredi, qu’une perquisition dans les locaux du journal avait permis de saisir des armes blanches – couteaux, matraques, tuyaux et lance-pierres.
« La poursuite de l’exploitation du site est, à partir de maintenant, une infraction pénale », a déclaré le ministre, qui souhaite « sévir avec force contre les extrémistes de gauche susceptibles d’être violents en Allemagne ».
Au-delà des soupçons de participation violente au contre-sommet, Indymedia serait, selon le ministre, le théâtre « quasi quotidien » de propos haineux, de propagande voire « d’assistance concrète » pour commettre des infractions, par exemple en discutant de la fabrication d’un cocktail Molotov ou en applaudissant l’incendie de la voiture d’un responsable policier devant chez lui.
Cette décision s’inscrit dans la droite ligne de la politique répressive menée à l’encontre des militants de la gauche radicale ayant participé au contre-sommet du G20 d’Hambourg, où un grand nombre de militants de toute l’Europe ont été arrêtés.
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