Logement : Le gouvernement allège les charges de l’État

Cette semaine, c’est la politique du logement qui a connu les assauts coordonnés de la Macronie.

Politis  • 20 septembre 2017
Partager :
Logement : Le gouvernement allège les charges de l’État
© photo : GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Cette semaine en Macronie, c’est la politique du logement qui a connu les assauts coordonnés des ministres, avec le cocktail habituel de déréglementation et de désengagement de l’État. Décidément imaginatif, le gouvernement impose une baisse de 50 à 60 euros des allocations logement (APL) pour les locataires de HLM, qui devra être entièrement répercutée sur le prix des loyers. « Pas un euro ne manquera aux locataires », trompette Julien Denormandie, secrétaire d’État à la cohésion des territoires, sur RTL. Charge aux bailleurs sociaux de trouver la somme (entre 1,5 et 3 milliards d’euros) sur leurs budgets déjà à l’os. Autre trouvaille : pour estomper la contraction prévisible de l’offre de logement social, le gouvernement propose d’examiner tous les six ans la situation des locataires HLM pour que ceux qui dépassent le plafond de ressources quittent le logement, et pour vérifier l’adéquation entre la taille du logement et la composition familiale.

À lire aussi >> Christophe Robert : « La baisse des APL, une décision dangereuse »

Le gouvernement annonce aussi une réduction des incitations fiscales à la pierre et, dans la droite ligne de sa politique fiscale calibrée pour les plus riches, un doublement de l’impôt sur les plans d’épargne logement (PEL), l’épargne des classes moyennes. Les PEL ouverts à partir de 2018 seront taxés à 30 %. Une mesure qui doit « réorienter l’épargne française vers l’économie productive », selon le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. Autrement dit, inciter les Français à placer leur argent sur des titres plus risqués, ou plus spéculatifs, c’est selon. Le gouvernement compte sur l’investissement privé pour compenser le désarmement de sa politique du logement. Un abaissement des normes sociales et environnementales doit faciliter les investissements privés. Ou spéculatifs, c’est selon.

Société
Temps de lecture : 2 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

La journaliste Ariane Lavrilleux échappe à une mise en examen
Presse 16 janvier 2025

La journaliste Ariane Lavrilleux échappe à une mise en examen

Ce 17 janvier, l’investigatrice, convoquée au tribunal de Paris, a finalement évité des poursuites pour avoir révélé des secrets de la défense nationale. 110 organisations appellent à un renforcement du secret des sources pour la presse.
Par Maxime Sirvins
RSA sous conditions : une généralisation et des craintes
Enquête 15 janvier 2025 abonné·es

RSA sous conditions : une généralisation et des craintes

Depuis le 1er janvier, l’obtention du Revenu de solidarité active est liée à la réalisation de 15 heures d’activité hebdomadaires. Une réforme jugée absurde, aux contours encore flous, sans moyens, qui inquiète largement syndicats et associations.
Par Pierre Jequier-Zalc
« Aucune piste crédible de changement de système de retraite n’existe à court terme »
Entretien 13 janvier 2025 abonné·es

« Aucune piste crédible de changement de système de retraite n’existe à court terme »

Alors que la question des retraites est de nouveau au cœur des débats politiques, l’économiste Henri Sterdyniak s’interroge sur le sens, pour le Parti socialiste, de soutenir le gouvernement s’il obtenait simplement un gel temporaire du recul de l’âge légal de départ à 64 ans.
Par Pierre Jequier-Zalc
Incendies en Californie : les stars d’abord
Sur le gril 13 janvier 2025

Incendies en Californie : les stars d’abord

Certains médias ont préféré s’émouvoir du sort des villas des vedettes plutôt que parler des personnes plus vulnérables ou d’écologie. Première chronique en partenariat avec le site Arrêt sur images.
Par Pauline Bock