Climat : 14 États américains défient Donald Trump
Le Président ne peut pas empêcher une autre politique contre le réchauffement d’être menée, pour le gouverneur de l’État de Washington.
L’opposition au déni climatique affichée par Donald Trump et son opposition s’organise aux États-Unis. À l’initiative de la Californie et de son gouverneur Jerry Brown, 14 États américains, républicains ou démocrates, et le territoire de Porto Rico viennent de formaliser une « Alliance américaine pour le climat » [1]. Créée au lendemain de la confirmation que les États-Unis se retiraient de l’Accord de Paris, soutenue par l’ancien secrétaire d’État John Kerry, ce groupement a pour objectif d’appliquer, dans les États concernés, toutes les décisions prises par l’accord climatique de décembre 2015 et de respecter rapidement les engagements auxquels ont souscrit leur pays.
40 % de la population américaine représentée
Cette action pourrait être largement bénéfique pour les États-Unis puisque ces États représentent 40 % de la population américaine et la troisième puissance économique de la planète. Dans leur premier rapport cosigné par les gouverneurs des États de Californie, de Caroline du Nord et de New York, ils expliquent notamment : « Donald Trump ne peut rien faire pour empêcher nos États de mener des politiques favorables au climat, on ne se grandit pas en revenant en arrière et nous sommes déjà sur le point de satisfaire aux exigences de l’Accord de Paris. » Ces prises de position entraînent une forte approbation des climatologues américains et incitent de nombreux scientifiques à migrer vers les universités et centres de recherche des États qui ne renoncent pas à la lutte climatique.
Respecter l’Accord de Paris
Dans le texte publié cette semaine, il est expliqué que, par rapport à 2005, les États concernés ont déjà atteint une réduction de 24 à 29 % le niveau de leurs émissions de gaz à effet de serre par rapport aux objectifs de 2025. Les gouverneurs ajoutent que dans leur alliance, de 2005 à 2015, ils enregistrent une réduction des émissions nocives de 15 % alors que la croissance a été de 14 % pendant la même période. Commentaire de Jay Inslee, gouverneur de l’État de Washington : « Nous avons donc mis en pièces le mythe selon lequel il est impossible de lutter contre le réchauffement climatique et de poursuivre en même temps la croissance économique. C’est notamment parce que nous développons tous des technologies énergétiques propres. »
Cette initiative des États, dont les responsables espèrent être rejoints par d’autres, se développe en liaison avec une coalition (We Are Still) qui fédère (pour l’instant) 2 300 villes, universités et associations. Ce groupement, initié par le gouverneur de Californie et l’ancien maire de New York, a entrepris de calculer les conséquences précises sur le climat des efforts des uns et des autres, gouverneurs ou villes, pour les soumettre à la COP 23 prévue en Allemagne au mois de novembre. Tout en demandant le droit à une participation pleine et entière à une conférence « où notre pays ne fera que de la figuration avec un nombre restreint de diplomates et de spécialistes du climat ».
Ultime « remarque » anti-Trump des gouverneurs contestataires : « Comme nous savons que le Nicaragua va bientôt enfin signer l’Accord de Paris, les États-Unis et la Syrie resteront les deux derniers pays à rejeter ce traité. »
[1] États membres de l’Alliance américaine pour le climat : Californie, Colorado, Connecticut, Delaware, Hawaï, Massachusetts, Minnesota, New York, Caroline du Nord, Oregon, Rhode Island, Vermont, Washington et Porto Rico (qui n’a pas le statut d’État). Ils ont des gouverneurs aussi bien démocrates que républicains.
Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.
Faire Un Don