Trump est-il fou ?
Selon une étude universitaire de 2006, entre 1776 et 1974, la moitié des 37 occupants du Bureau ovale montraient des signes de « désordre psychiatrique ».
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Trump est-il fou ? L’interrogation est revenue en ce début d’année avec la publication de Fire and Fury, un brûlot où le président états-unien apparaît comme un « enfant dérangé ». L’auteur, Michael Wolff, se défend ouvertement de pratiquer le journalisme : de quoi lui assurer un gros succès de librairie.
Plus significatif, des psychiatres se sont également emparés du sujet. Certes, ce n’est pas nouveau : selon une étude universitaire de 2006, entre 1776 et 1974, la moitié des 37 occupants du Bureau ovale montraient des signes de « désordre psychiatrique ». Cependant, souligne Bandy Lee, spécialiste reconnue, « c’est la première fois dans l’histoire des États-Unis qu’un ensemble de cliniciens se préoccupe collectivement de savoir si le président représente un danger ». À son initiative, près de 800 psychiatres, rassemblés sous l’étiquette Duty to Warn (Devoir d’avertir), discernent ainsi un « narcissisme malfaisant » chez Trump : vantardise, paranoïa, penchant pour les théories du complot, rapport distancié à la réalité, diabolisation de ses opposants, mensonge, exploitation, intimidation, etc. Trump pourrait-il déclencher une guerre ? Être démis pour incapacité à assumer sa fonction ?
Mais d’autres contestent ces fragiles diagnostics à distance, où l’opinion personnelle l’emporte parfois sur l’éthique professionnelle. « Bad, not mad » : « Trump est mauvais, pas fou, et incompétent, juge le psychiatre Allen Frances, qui a travaillé sur le narcissisme pathologique. Ses motivations sont trop évidentes pour être intéressantes, les analyser ne l’arrêtera pas. L’antidote à un âge obscur trumpéen dystopique est politique, pas psychologique. »
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