La francophonie has been ?
Avec près de 250 millions de locuteurs dans le monde, la langue française reste fertile et d’une étonnante diversité, que la France tarde à reconnaître.
dans l’hebdo N° 1490 Acheter ce numéro
L’espace linguistique français est d’une richesse exceptionnelle. Il mêle, en voix et en écritures, des cultures du Tout-Monde cher à Édouard Glissant. Avec près de 250 millions de locuteurs dans le monde, la langue française reste fertile et d’une étonnante diversité que, nonobstant les efforts récents de certains éditeurs, la France tarde à reconnaître comme relevant d’un patrimoine en partage.
Pour les Français, le francophone, c’est toujours l’Autre, l’étranger, l’exotique… Emmanuel Macron n’a pas suggéré autre chose, en septembre 2017, à la Foire du livre de Francfort, lorsqu’il a remercié l’Allemagne d’accueillir « la France et la francophonie »… Et l’écrivain Alain Mabanckou de s’en indigner dans une lettre ouverte au président de la République : « Comme si la France n’était pas un pays francophone ! »
De fait, celle-ci persiste à se croire seule, voire seule légitime. Pourtant, un monde neuf naît sous nos yeux, qui voit de grands espaces géoculturels s’organiser autour de langues centrales. Les lusophones, eux, débattent de la modernité brésilienne du portugais, tandis que les arabophones du Maghreb et du Machrek se rapprochent et que les hispanophones organisent leur espace économique de Madrid à Buenos Aires.
Entre un regard figé sur un passé « glorieux » et la sidérante fascination de ses élites actuelles pour un anglais aussi envahissant que ridicule, la France peut-elle encore prendre sa part à la géopolitique des langues et, surtout, accepter, chez elle comme ailleurs, la diversité du monde et des cultures ? C’est là tout l’enjeu d’une approche progressiste de la francophonie.
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