La contestation étudiante prend de l’ampleur malgré les attaques

Répression policière et agressions par des groupes identitaires tentent de tuer dans l’œuf le mouvement contre la sélection, qui continue pourtant d’agiter les universités.

Alexandra Scappaticci  • 27 mars 2018
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La contestation étudiante prend de l’ampleur malgré les attaques
Assemblée générale à l'université Paul-Valéry de Montpellier le 27 mars.
© SYLVAIN THOMAS / AFP

Une nouvelle agression fasciste a eu lieu hier soir, lundi 26 mars, à la sortie d’une assemblée générale organisée à l’université Lille 2, « dans la continuité de la mobilisation contre le plan étudiant et en solidarité avec les violences à l’encontre des étudiants mobilisés ». Des militants d’extrême droite s’en sont pris à des étudiants à l’extérieur de l’université.

Cet événement intervient après la violente agression d’étudiants à Montpellier le 22 mars par une milice cagoulée. Dans la foulée, le doyen de l’université, qui avait soutenu ces violences, a démissionné. Une enquête administrative, mandatée par la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal, a débuté hier. Les tensions sont encore vives sur place et l’université est restée fermée hier et aujourd’hui. Selon un communiqué, celle-ci ne rouvrira _« qu’une fois la situation complètement apaisée ».

Le 16 mars, le lycée autogéré de Paris a lui aussi été attaqué par des individus se réclamant de l’organisation étudiante d’extrême droite GUD (Groupe union défense). Une plainte a été déposée.

Depuis le début de la mobilisation étudiante contre la loi Vidal, plusieurs interventions policières ont eu lieu au sein d’universités, à Bordeaux, Nantes, Dijon, Caen, Grenoble et Strasbourg notamment. Pour rappel, les forces de l’ordre ne peuvent intervenir dans les universités que sur demande de leur président.

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Le 20 mars, l’université Toulouse 2, bloquée depuis plusieurs semaines, a été mise sous tutelle par Frédérique Vidal.

Dans un communiqué conjoint, le collectif des universitaires contre les violences policières et l’association nationale des candidats aux métiers de la science politique s’inquiètent de cette _« multiplication des recours à la force contre des mobilisations étudiantes ».

Ils se joignent à l’appel national à manifester le mercredi 28 mars, lancé par les étudiants de Lille avec pour mot d’ordre « Flics, fachos hors de nos facs, on répondra chaque fois qu’on nous attaque ! ».

Dans ce contexte répressif, le mouvement de contestation prend de l’ampleur. Les étudiants de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ont décidé hier de bloquer le site de Tolbiac (XIIIe arrondissement) pour une semaine.

Plusieurs universités sont bloquées à travers la France, telles Bordeaux Victoire depuis dix jours ou Toulouse Mirail depuis un mois. Depuis le début de la mobilisation, des blocus et occupations se sont déroulés à Rennes, Nantes, Poitiers, Lille, Dijon, Strasbourg, Grenoble…

En ligne de mire des étudiants et professeurs, la loi Vidal relative à l’orientation et à la réussite des étudiants votée le 15 février dernier – et la plateforme Parcoursup – qui installe une sélection déguisée à l’université.

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