Russie : Ils osent résister à Poutine
Si les associations, les ONG et les médias qui ne dérangent pas Poutine disposent de larges espaces d’expression, ceux qui ne sont pas dans la ligne subissent en revanche un harcèlement d’une ampleur inédite.
dans l’hebdo N° 1494 Acheter ce numéro
Et le vainqueur sera… Vladimir Poutine. La présidentielle du 18 mars n’est qu’une péripétie de l’agenda politique russe. Poutine, quatrième mandat en vue, n’a d’adversaires que de complaisance, à peine désireux d’arracher quelques élus à la Douma. La plus virulente, Ksenia Sobtchack, ne semble tolérée que pour fournir un semblant d’alibi démocratique au patron, « seul » rempart au retour du marasme des années 1990.
Le véritable risque était Alexeï Navalny : il a été rendu inéligible par une décision de justice adéquate. L’objectif de Poutine, c’est une réélection au premier tour, sous le regard d’une société civile qui semble bien apathique vue d’Occident. C’est qu’elle se trouve à peu près dans la situation de Navalny et de son mouvement. Si les associations, les ONG et les médias qui ne dérangent pas Poutine disposent de larges espaces d’expression, ceux qui ne sont pas dans la ligne subissent en revanche un harcèlement d’une ampleur inédite depuis six ans, entre lois « bâillons » et poursuites pour des motifs déguisés en infractions légales. Ces citoyens affrontent pourtant la justice, rusent et résistent avec courage au système Poutine. Pleine de ressources, la société civile russe guette des jours meilleurs.
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