Disparitions : Miloš Forman et Vittorio Taviani
Miloš Forman, disparu le 13 avril à 86 ans, et Vittorio Taviani, le 15 avril.
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Miloš Forman
À l’instar de certains de ses prédécesseurs, tel Fritz Lang, Miloš Forman, disparu le 13 avril à 86 ans, a réalisé des films aussi marquants dans son pays d’origine, la Tchécoslovaquie, que dans son pays d’adoption, les États-Unis, où ce fils de résistant juif tué par les nazis en 1943 a émigré en 1968, après l’invasion de Prague par les chars soviétiques et l’interdiction de ses films. Dans sa période tchèque, avec L’As de pique (1963) et Les Amours d’une blonde (1965), il incarne un cinéma nouveau et les espoirs de la jeunesse. Aux États-Unis, sans toujours rencontrer le succès, il donne à voir la condition de ceux qu’on tient dans la marginalité – les fous, avec Vol au-dessus d’un nid de coucou (1975) – ou montre des personnages dont l’« anormalité » dérange les sociétés où ils ont vécu – Amadeus (1984), Larry Flynt (1996) ou Man on the Moon (1999). Forman, qui savait de quoi il parlait, disait : « Je me moque de la politique. Mais, ce que je sais, c’est que si on veut dire la vérité on est toujours politique, même sans le vouloir. »
Vittorio Taviani
Paolo est désormais esseulé. Son frère aîné, Vittorio Taviani (né en 1929), est mort ce 15 avril. Opérant tous deux derrière la caméra, les frères Taviani constituent un pan du cinéma italien depuis la fin du néoréalisme. Ils consacrent leur premier long métrage à une figure syndicaliste sicilienne, Un homme à brûler (1962). C’est avec Sous le signe du scorpion qu’ils connaissent leur premier réel succès, avant de signer un cinéma sociohistorique porté par le monde paysan et mâtiné de poésie, où se distinguent Saint Michel avait un coq, Padre padrone (Palme d’or à Cannes en 1977), La Nuit de San Lorenzo et Kaos. Une affaire personnelle, en 2017, qui sortira en France le 6 juin, aura été le dernier film de la fratrie.
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