Affaire Curiel : Le scandale du secret-défense
Quarante ans jour pour jour après l’assassinat du militant anticolonialiste, Alain Gresh, William Bourdon et Gilles Perrault font le point d’une quête de vérité qui se heurte toujours au secret-défense.
dans l’hebdo N° 1503 Acheter ce numéro
Qui a tué Henri Curiel ? Quarante ans jour pour jour après l’assassinat du militant anticolonialiste, le 4 mai 1978, à Paris, le journaliste Alain Gresh, fils de Curiel, l’avocat William Bourdon et l’écrivain Gilles Perrault, auteur en 1984 d’une biographie du militant tiers-mondiste, ont fait le point d’une quête de vérité qui se heurte toujours au secret-défense. Sa levée dépend d’une décision politique.
Pour William Bourdon, il ne fait aucun doute qu’il y a aujourd’hui encore « des survivants criminels et donneurs d’ordre ». Et « il existe des indices forts et convergents qui ont toutes les apparences d’un crime d’État ordonné, encouragé ou couvert ». Gilles Perrault a rappelé que nous étions alors sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing et que le ministre de l’Intérieur s’appelait Michel Poniatowski. Et nous étions au temps d’une autre affaire politique non élucidée : la mort mystérieuse de Robert Boulin.
Henri Curiel, juif égyptien, avait dirigé le réseau de soutien au FLN algérien. Il avait créé l’organisation clandestine Solidarité, qui venait en aide aux mouvements de libération du tiers-monde, et il militait pour une solution pacifique du conflit israélo-palestinien. C’est dire qu’il ne manquait pas d’ennemis. Faible espoir : en janvier, une information judiciaire a été rouverte et un nouveau juge d’instruction a été désigné.
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